Au milieu des années 1930, les chercheurs avaient prédit que l'hydrogène soumis à une forte pression atteindrait une nouvelle phase, à savoir métallique. Dans cet état les molécules étaient censées disparaître tandis que les protons devaient perdre leurs électrons et former une sorte de réseaux cristallins. Ainsi, selon les calculs et les modélisations informatiques, l'hydrogène possèderait les propriétés d'un supraconducteur et d'autres qualités spécifiques dont on pourrait se servir à des températures ambiantes ou proches.
Mais Evgueny Grigoriants et ses collègues annoncent dans leur article avoir atteint la phase V, bien plus proche en termes de propriétés des métaux que des semi-conducteurs. C'est en élevant la pression jusqu'à 3,2 atmosphères qu'ils ont réussi à faire passer l’hydrogène à un état totalement nouveau, qui se caractérise par la baisse du soi-disant effet Raman (un phénomène physique de diffusion moléculaire de la lumière). Cela signifierait que l'hydrogène est presque entièrement passé de l’état moléculaire à l’état métallique, espèrent les physiciens.
Les chercheurs soulignent que la phase V de l’hydrogène n'est pas forcément l'hydrogène métallique, mais qu’il est très proche de ce dernier en termes de structure et de propriétés. Par ailleurs, les chercheurs envisagent d'étudier la substance obtenue et de poursuivre leurs expériences en essayant de comprimer l'hydrogène jusqu'à des pressions encore plus élevées.