L'évolution dramatique de la crise syrienne a obligé l'Occident à pratiquement oublier le problème ukrainien en dépit de milliers de victimes du conflit dans le Donbass, écrit l'édition géopolitique italienne Il Primato Nazionale.
"Il est même difficile de se rappeler aujourd'hui que les sanctions économiques décrétées par les Etats-Unis et l'Union européenne contre la Russie, ainsi que la riposte du Kremlin, ont été motivées avant tout par l'+annexion+ de la Crimée", constate ce journal en ligne.
L'auteur de l'article parle d'une véritable intervention américaine pendant l'insurrection (Maïdan) en Ukraine il y a près de deux ans qui a débouché sur le renversement de l'ancien président Viktor Ianoukovitch et la mise au pouvoir de Piotr Porochenko, ainsi que sur le déclenchement d'une guerre séparatiste dans le pays.
"Le scénario du conflit en Ukraine a été à peu près le même que lors de toutes les autres ingérences de Washington ces dernières années, et tout a fini par le chaos le plus général", relève Il Primato Nazionale.
Le journal note que, comme les Etats-Unis n'ont pas réussi à changer le régime politique, ils ont opté pour un scénario vérifié, en instaurant le chaos.
"Quoi qu'il en soit, il ne s'agit pas d'un échec (…), si vous n'arrivez pas à changer le régime, notamment en Russie, le scénario du chaos à l'intérieur du pays ou à sa proximité immédiate reste toujours une solution acceptable, bien que provisoire", lit-on dans l'article.
Quant à l'opposition ukrainienne, qui veut la chute du pouvoir après l'échec de l'intégration européenne de l'Ukraine et la répression de manifestations pro-UE, elle reste mobilisée malgré le rejet d'une motion de censure contre le gouvernement.
L'Ukraine n'a pas quoi vendre en Europe, les marchandises ukrainiennes ne correspondant pas aux normes de l'UE. Son commerce avec la Russie est aujourd'hui quasi inexistant. La misère et la corruption sont devenues omniprésentes, alors que la société ukrainienne est divisée.
Et encore. Si le conflit en Ukraine s’enlise, c’est que les hommes au pouvoir à Kiev n’ont pas intérêt à un règlement rapide. Arrivés aux manettes grâce au chaos politique et social, les élites dont le visage le plus connu est celui du président Piotr Porochenko ne puisent leur maigre légitimité que dans l’instabilité de l’Ukraine.