"On s'apprête à plonger dans un siècle caractérisé par le déclin progressif et continu de l'Occident, ce qui ne signifie pas la décadence ou la disparition, mais une perte d'hégémonie et d'influence intellectuelle et idéologique. Ce nouveau paradigme mondial sera caractérisé par le fait que les autres civilisations accepteront de moins en moins les valeurs de l'Occident, même si dans le même temps elles récupèrent toutes paradoxalement sa technologie", a déclaré M.Del Valle dans un entretien avec le journal Atlantico.
Le politologue estime que dans le nouveau paradigme on va observer "une nette dissociation entre d'une part l'universalisation des technologies élaborées en Occident et dont internet est le meilleur exemple, et d'autre part le rejet des valeurs et de l'hégémonie de l'Occident, de son « arrogance", et mêmes de ses valeurs apparemment les plus louables comme les droits de l'homme".
Selon le politologue, la mondialisation n'est pas si "heureuse" que cela et que le monde de l'après-après guerre froide initié avec le 11 septembre 2001 sera caractérisé par l'émergence de pôles identitaires et géopolitiques jaloux de leurs prérogatives et désireux de s'affranchir de la domination occidentale puis adeptes d'une Realpolitik sont nombreux".
"Il y a tout d'abord l'affirmation d'une Russie poutinienne, qui dit depuis 2013 — soit depuis la seconde crise ukrainienne — qu'elle ne veut plus laisser faire les Américains dans son environnement ou "étranger proche" et même au Moyen-Orient. Cette Russie refuse de laisser les Américains déstabiliser des régimes amis et s'en prendre à ses intérêts directs au nom de soi-disant droits de l'homme par ailleurs bafoués par des Etats amis de l'Occident comme les monarchies esclavagistes et islamistes du Golfe…", souligne M.Del Valle.