D'autres manifestations étaient organisées dans toutes les provinces du Burundi, également à l'appel du ministère de l'intérieur.
"Le gouvernement via le ministère de l'Intérieur et de la Formation patriotique a appelé tous les Burundais patriotes à faire une marche manifestation aujourd'hui à travers tout le pays pour dire non à la venue de troupes de l'UA car le Burundi est un pays indépendant capable de protéger sa population", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère, Therence Ntahiraja.
Les manifestants brandissaient des pancartes fustigeant la présidente de la commission de l'UA: "le peuple burundais dit non à la manigance de Mme Dlamini Zuma" ou encore "les forces de l'UA égalent une recolonisation" du Burundi.
Ces manifestations ont été organisées au lendemain des premiers incidents violents dans les quartiers contestataires de Bujumbura depuis les attaques de camps militaires du 11 décembre et les tueries qui s'en sont suivies, selon plusieurs organisations des droits de l'homme.
Au moins un civil a été tué par la police dans le quartier de Nyakabiga, dans le centre de Bujumbura, après des tirs de rafales et des explosions de grenades, selon un responsable administratif joint par téléphone.
"Le Burundi est en paix malgré quelques individus qui essaient de perturber la sécurité dans deux petits quartiers de Bujumbura", a assuré le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Le Burundi est plongé dans une profonde crise depuis la candidature fin avril du président Pierre Nkurunziza — réélu en juillet — à un troisième mandat, que l'opposition, la société civile et une partie de son camp jugent contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha qui a mis fin à la guerre civile (1993-2006).
L'UA a annoncé le 19 décembre le déploiement d'une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), forte de 5.000 hommes et d'une durée de six mois renouvelables afin d'y enrayer le cycle des violences.
Le gouvernement burundais en a rejeté le principe et prévenu que si l'UA devait l'imposer, la mission serait considérée comme une "force d'invasion et d'occupation".