Environ 8.000 de Juifs de France auraient émigré cette année en Israël, le chiffre définitif n'étant pas encore disponible. La plupart d'entre eux fuient l'insécurité physique et les incertitudes financières, rapporte le magazine en ligne The Local, citant une dépêche de l'AFP.
En janvier dernier, quatre Juifs ont été tués lors d'un attentat contre un supermarché casher à Paris. Suite à cette tragédie, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a invité les Juifs de France et d'Europe à s'installer dans la patrie de leurs ancêtres.
Cette année, l'immigration française en Israël aurait augmenté de 10% par rapport à 2014, selon l'Agence juive, organisation semi-officielle supervisant l'immigration en Israël.
"Cette augmentation devrait se poursuivre dans un avenir proche", a estimé le porte-parole de l'Agence, Avi Mayer, cité par l'AFP. D'après lui, "la montée du sentiment d'insécurité physique et l'incertitude sur le plan économique" constituent les principaux mobiles de ce processus.
Malgré son cadre juridique et institutionnel solide, la France se heurte depuis quelques années à des cas de plus en plus fréquents d'antisémitisme, d'islamophobie et d'homophobie, constate le commissaire du Conseil de l'Europe aux droits de l'homme dans un rapport mis en ligne en février dernier sur le site.
"Le Service de protection de la communauté juive estime que les actes antisémites recensés ont augmenté de 91 % au cours des sept premiers mois de l'année 2014", constate le commissaire.
Selon lui, ces violences "nourrissent les craintes d'une partie des Juifs de France et contribuent à expliquer l'augmentation des départs de France pour Israël". D'après le rapport, le nombre de ces départs "s'est élevé à plus de 7.000 en 2014, alors qu'on n'en comptait que 1.900 en 2012 et environ 1.000 par an à la fin des années 1990".