Les mêmes constats sont déjà devenus tristement habituels, mais s'agissant d'un autre pays, la Syrie. Ces derniers temps, pourtant, les tensions se sont embrasées entre les autorités turques et les Kurdes.
Kani Xulam, activiste Kurde et directeur du réseau d'informations américano-kurde, s'exprime sur le sujet des actes de génocide exercés par le gouvernement turc à l'encontre du peuple Kurde.
"Un couvre-feu a été imposé dans plusieurs villes et les habitants ne peuvent pas sortir dehors. La région est pilonnée, sans discontinuer, et si l'on est blessé, on n'a pas la possibilité de se rendre à l'hôpital", raconte Kani Xulam dans un entretien accordé à Sputnik. "Les maisons sont restées sans électricité et sans eau. C'est une guerre non déclarée que la Turquie mène contre ses civils Kurdes dans le sud-est du pays".
D'après lui, environ 20 millions de Kurdes vivent en Turquie dans une absence totale de droits de l'homme fondamentaux et de droits politiques, ils sont contraints d'adopter une culture qui leur est étrangère, la culture turque, ainsi que la langue et la littérature.
Logique, qu'ils en aient marre. Les Kurdes briguent une autonomie locale et souhaitent, depuis déjà plusieurs mois, faire entendre leur voix.
C'est un génocide culturel et ethnique, censé couper la voix à ceux qui n'ont pas le droit de s'exprimer sur le sol turc. Ce qui va à l'encontre de toutes les lois internationales, de toutes les normes, maintient M. Xulam.
"Dans sa constitution, la Turquie nie l'existence même des Kurdes et les force à s'assimiler dans la société turque".
Ce qui est effrayant, c'est que la Turquie semble emprunter la voie du scénario syrien. Les pierres d'achoppement sont les mêmes, avec la majorité sunnite souhaitant réprimer les minorités kurdes et alaouites. "La Turquie peut facilement devenir une nouvelle Syrie", résume l'interlocuteur de Sputnik.
Alors que les Kurdes veulent voir Ankara mener une enquête pour révéler son implication dans les sales jeux de Daech, ce dernier ne consentira jamais à un projet qui pourrait dénoncer ses crimes. Et cette confrontation peut aller jusqu'à ce que les parties en conflit défendent leurs positions par les armes, pour finir ensuite par une guerre civile, met en garde M. Xulam.