Daech s'emploie à élaborer un programme d'éducation pour ses nouvelles générations. Plus tôt en décembre, un document de 24 pages est tombé dans les mains des journalistes du Guardian. Ici, entre autres "améliorations", est évoquée la création d'une armée d'écoliers.
Les lionceaux du califat
Dans des camps d'entraînement spéciaux, des garçons de moins de 16 ans sont transformés en fanatiques religieux, appelés "lionceaux du califat". Une fois les "cours préparatoires" terminés, ils sortent des camps d'entraînement pour promouvoir une nouvelle idéologie, participer à l'exécution des "infidèles" et perpétrer des attentats.
"On prend la tête, on la penche vers l'arrière et on coupe la gorge", voici l'une des instructions données aux jeunes djihadistes par des mentors plus expérimentés dans le camp connu sous le nom de Farouk Institute for Cubs.
Ici, les enfants apprennent tout d'abord à assassiner des jouets et des mannequins, à manier les armes et à attaquer. Par ailleurs, des éléments traditionnels d'entraînement y sont également présents, les petits soldats marchent, scandent des slogans, rampent sous des fils de fer barbelés.
Un emploi du temps spartiate
L'emploi du temps des lionceaux du califat est carrément spartiate. Une prière à quatre heures du matin, des "conférences" consacrées à l'islam, suivies d'un entraînement au corps à corps et des bases du maniement des armes. Une journée chargée qui s'achève par des exercices physiques, des cours de langue arabe et l'apprentissage des versets du Coran.
Ensuite, pour inculquer aux enfants des idées extrémistes, les djihadistes les obligent à regarder des scènes de violences. D'ailleurs, les garçons sont forcés de se battre.
"L'entraîneur m'a dit que si je ne frappais pas mon frère de dix ans, il allait me fusiller. Ils ont dit que cela nous rendrait plus violents. Ils nous ont eux-mêmes battus", confie un des garçons.
Les filles sont, elles aussi, entraînées dans ces camps. Elles sont recrutées dans les écoles dès l'âge de 10 ans. Si elles deviennent kamikazes et tuent des infidèles, elles s'en iront directement au paradis, leur promettent les islamistes.
Les lionceaux du califat sont chargés d'exécuter des otages, de commettre des attentats suicide, tout comme de donner du sang aux extrémistes blessés et de patrouiller dans les rues. De plus, ils sont rémunérés s'ils dénoncent ceux qui ne soutiennent pas Daech. Mais ils n'accèdent pas au champ de bataille ou bien servent de bouclier humain pour d'autres djihadistes.
On ignore pour le moment le nombre de ces camps de futurs djihadistes, ainsi que le nombre d'enfants qui y ont terminé leur entraînement. Raqqa seule compte au minimum cinq camps, chacun hébergeant des centaines de mineurs. Parmi eux, certains y arrivent par la force, d'autres sont recrutés conformément à des schémas ingénieux.