En 2011, Ioulia Timochenko a été placée en détention et condamnée à sept ans d'emprisonnement pour abus de pouvoir dans le cadre de contrats gaziers signés entre l'Ukraine et la Russie, en 2009, et accessoirement parce que la dame s'était également soustraite aux impôts.
Тимошенко уличили в поездках на угнанном у Януковича бронированном Mercedes pic.twitter.com/f8o6txnCUk
— Евгения (@ewgeniika) 25 ноября 2015
Cependant, les amis de Ioulia ont décidé de venir à sa rescousse. Il fallait tout d'abord attirer l'attention de l'opinion publique sur le sort de l'ex-première ministre ukrainienne en renforçant sa présence dans les médias allemands.
Le 20 décembre 2011, la société Investor Italia a viré 250.000 euros à la banque Commerzbank à Berlin. Le deuxième virement du même montant devait être effectué plus tard. Arsen Avakov, ministre ukrainien de l'Intérieur, était à cette époque propriétaire de la société Investor Italia qu'il contrôle jusqu'à ce jour, souligne Der Spiegel.
Les courriels témoignent que M.Avakov s'est immédiatement adressé aux lobbyistes à Berlin et a personnellement remis l'argent aux publicitaires. Néanmoins, ni le ministre ukrainien de l'Intérieur ni l'ex-première ministre ukrainienne n'ont accepté de répondre aux questions des journalistes.
Арсен Аваков судится за право говорить на русском Министр внутренних дел Украины Арсен Авак https://t.co/qRa7dLukRS pic.twitter.com/WzKLQLQPRR
— ТелеБудка (@TeleBudka) 29 октября 2015
Cette importante somme d'argent était destinée à la Société German PR and consulting group (GPRC). Les lobbyistes ont fondé leurs espérances sur Lothar de Maizière, ancien ministre des Affaires étrangères de la République démocratique allemande. Il s'est rendu à Kiev pour délibérer sur le sort de la "princesse du pétrole".
Ainsi, la prisonnière devait être traitée dans un centre médical à l'étranger. Les médecins de l'hôpital Charité à Berlin devaient examiner l'Ukrainienne. La GPRC a donné aux médecins des indications précises à cet effet:
"Les médecins arrivent et disent que Ioulia Timochenko est gravement malade, et c'est tout".
En avril 2012, le même corps médical a assuré que pour, des raisons de santé, Ioulia Timochenko ne pourrait participer ni aux interrogations ni aux négociations liées à son inculpation.
Юлии Тимошенко 55 pic.twitter.com/hITf2ptuMx
— vladimir (@v_manyatko) 27 ноября 2015
Cependant, le rôle majeur dans ce projet a été attribué à la fille de Ioulia Timochenko, qui devait incarner "l'aspect humain et émotionnel" de l'histoire. Le 12 décembre 2011, le Bild a publié une entrevue d'Evgenia Timochenko intitulée "Si ma mère meurt, personne ne l'aidera".
ЕВГЕНИЯ ТИМОШЕНКО! pic.twitter.com/wP0pC8Xy5r
— Валерий Королев (@Valery16640) 11 октября 2015
"Grâce à l'interview de la fille, aux reportages dans les médias et aux consultations des hommes politiques, ce thème est devenu partie intégrante de l'ordre du jour de tous les pourparlers de Kiev avec l'Union européenne et avec Berlin".
Cependant, les lobbyistes ne sont pas parvenus à faire sortir Ioulia Timochenko pour les élections parlementaires d'octobre 2012. Berlin, à son tour, n'a pas relâché sa pression sur Kiev en faisant la libération de la "princesse ukrainienne" une des conditions de l'association de l'UE et de l'Ukraine.