Quelques deux milles personnes ont traversé les rues de Paris en se rappelant les centaines de civils innocents qui ont perdu leurs vies dans cette confrontation qui n'en finit pas… Claire Renklicay, co-présidente de la Fédération des associations kurdes de France, dénonce les autorités turques:
«Depuis le mois de juillet, l'Etat turc mène une guerre de grande ampleur contre le Kurdistan. Dans plusieurs villes kurdes il y a eu l'état de siège qui a été décrété, le couvre-feu: à Cizre, dans un vieux quartier de Diyarbakir, à Silopi. Il y a eu des attaques de l'armée turque contre les civils, il y a eu des centaines de morts: des enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées. Jeunes aussi. Donc on était là pour dénoncer tout de suite l'attitude des autorités turques ».
« Les Kurdes sont depuis plusieurs années, surtout depuis 2014, la seule force qui lutte contre Daech au Moyen Orient et particulièrement en Syrie. Avec l'attaque de Kobané à partir de septembre 2014 il y a eu une lutte énorme. Et au début ils ont été seuls, avant l'intervention de la coalition En fin compte, on est face à une situation assez contradictoire. Erdogan est en train de massacrer les mêmes Kurdes qui luttent contre Daech. Donc c'est assez contradictoire ».
La manifestation parisienne s'est tenue quasiment en même temps que celle d'Istanbul, où les opposants à la politique d'AKP ont tenté d'exprimer leur point de vue. Un point de vue noyé dans le gaz lacrymogène et dans l'eau tirée par les canons. Une autre manifestation a eu lieu à Marseille où 1500 amis des kurdes sont descendus dans les rues. Les policiers français ont été moins radicaux que leurs homologues turcs. Murat Polat, porte-parole du Conseil Démocratique des Kurdes de France, estime que les manifestations vont s'intensifier:
«Nous continuerons à nous mobiliser, tant que les choses ne bougeront pas, tant que les forces politiques françaises, européennes ou autres, ne se décideront pas à faire des déclarations, ou en tout cas à essayer de raisonner la Turquie, pour arrêter cette vague de violence puisque la Turquie est notre grand allié à nous, la France, la Turquie qui est membre de l'OTAN, la Turquie qui est membre privilégié de l'Europe, donc nous avons tous types de moyens de mettre la pression sur la Turquie, à partir du moment où on a une volonté politique ».
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