La police d'Istanbul a violemment dispersé dimanche les manifestants dénonçant les opérations militaires menées par l'armée turque contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau contre les protestataires réunis dans le centre de la capitale turque. Au moins deux manifestants ont été interpellés.
Samedi dernier, l'agence nationale Anadolu a rapporté, citant des sources militaires, que 110 combattants du PKK, interdit en Turquie, avaient été tués en quatre jours dans une opération antiterroriste, lancée par l'armée dans les provinces de sud-est du pays. 78 combattants kurdes ont notamment été éliminés à Cizre, six à Silopi, 16 à Sour et 10 à Dargeçit. Deux membres des forces turques ont été tués pendant l'opération, d'après l'Etat-major général turc.
Un précédent bilan fourni par l'armée turque faisait état de 70 militants tués.
Les autorités ont instauré un couvre-feu dans plusieurs régions kurdes du sud-est du pays, en particulier dans les villes de Sirnak, Diyarbakir et Mardin, où la situation ne cesse de s'aggraver.
Près de 10.000 militaires et policiers turcs participent à l'opération antiterroriste contre les combattants du PKK. Au total, plus de 180 policiers, militaires et civils ont été tués par les combattants kurdes ces quatre derniers mois. Les chasseurs turcs attaquent depuis le 24 juillet les positions du PKK dans le sud-est de la Turquie et le nord de l'Irak.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris l'été dernier entre Ankara et le PKK, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui perdure depuis 1984. La situation s'est détériorée après l'attentat du 20 juillet à Suruc, près la frontière syrienne, organisé par le groupe terroriste Etat islamique (EI ou Daech) et les assassinats de policiers dans le sud-est de la Turquie, revendiqués par le PKK.