Trois membres des troupes d'élite de la Marine américaine (Navy Seals) qui s'étaient livrés en 2012 à des passages à tabac de prisonniers afghans à un avant-poste américain n'ont subi aucune sanction, constate le New York Times (NYT).
Le journal rappelle que fin mai 2012, suite d'une explosion à un point de contrôle de la police locale, une dizaine d'individus ont été interpellés lors d'un raid policier au marché du village de Kalach. Les suspects ont été amenés à un avant-poste militaire américain où ils ont été roués de coups.
"Irrités par la mort de l'un de leurs camarades lors de l'explosion, trois militaires américains du groupe 2 Navy Seals ont violemment battu les Afghans interpellés, en leur jetant des pierres lourdes sur la poitrine. Ils piétinaient les têtes des pauvres et versaient de l'eau sur les visages de certains d'entre eux, en imitant une noyade", ont raconté des témoins, cité par le NYT.
Le médecin David Walker qui montait alors la garde à la base américaine a dit qu'il espérait que les Navy Seals mettraient fin aux excès des policiers afghans, mais les Américains s'étaient au contraire engagés dans la torture.
Passé autrefois sous silence, cet incident a été finalement rapporté par quatre militaires américains qui avaient travaillé à l'époque avec cette équipe de Navy Seals. Lors de l'instruction, ils avaient témoigné que les marines s'étaient livrés à la violence à l'égard des détenus, mais le commandement n'en a fait aucun cas.
Pire, par la suite, deux membres de ce groupe ont même reçu une promotion malgré la recommandation de leur chef en Afghanistan de les exclure de l'unité d'élite.
En règle générale, les voies de fait et les tortures des détenus figurent parmi les infractions les plus graves qu'un militaire américain puisse commettre.