Ankara s'approprie des objets d'art syriens

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Le gouvernement turc refuse de rendre à Damas des œuvres et des objets d'art confisqués aux contrebandiers, annonce Maamoun Abdulkarim, directeur des antiquités et des musées de Syrie.

"Le gouvernement turc refuse d'enregistrer les objets confisqués, aucune information, pas de photos. Les autorités turques nous ont dit qu'elles ne pouvaient pas le faire, en justifiant leurs actions par la loi", a déclaré M. Abdulkarim. D'après lui, les gardes-frontières turcs ont confisqué plus de 2.000 objets de valeur pillés par les terroristes de Daech. Contrairement aux pays voisins, la Turquie refuse de coopérer avec Damas sur la question de l'enregistrement et de la restitution des objets de valeur pillés. C'est la même situation avec Israël en raison de l'absence de relations diplomatiques entre Tel Aviv et Damas, a ajouté M. Abdulkarim.

Un représentant du ministère de la Culture et du tourisme turc a indiqué qu'"il est probable que quelques antiquités syriennes ont été introduites clandestinement en Turquie, mais nous faisons tout notre possible pour l'empêcher".

Le directeur des antiquités et des musées de Syrie affirme que les terroristes de Daech obtiennent des "permissions" spéciales pour piller et voler des trésors historiques, en échange de réductions de salaires.

"Le mois dernier, nous avons reçu ces documents. Ils disent que +le Département de l'Archéologie+ de Daech permet à cette personne de s'approprier un objet de valeur dans un endroit précis", a-t-il expliqué.

Selon lui, les principaux acheteurs d'objets de valeur volés en Syrie vivent au Royaume-Uni, aux États-Unis, dans les pays du Golfe, en Chine, en France, en Allemagne et en Suisse."Il est essentiel que les pays européens, les États-Unis, le Japon et d'autres convainquent les gens de refuser d'acheter ces objets,", a souligné le directeur.

"Si vous achetez nos artefacts, alors vous soutenez Daech" explique-t-il.

D'après Maamoun Abdulkarim, les terroristes de Daech ont déjà pillé des milliers de reliques anciennes: en plus des 2.000 objets confisqués en Turquie, 300 ont été restitués par la Jordanie, 90 par le Liban et plus de 6.500 ont été confisqués par les autorités syriennes à l'intérieur du pays. Aujourd'hui, ces pièces antiques ont un nom tout trouvé: les "antiquités de sang". A l'image des "diamants de sang", marchandises vendues par les groupes armés pour financer les conflits en Afrique.

artefacts provenant des villes antiques syriennes - Sputnik Afrique
Les terroristes de Daesh sont aussi des trafiquants d'art

Quand Daech a conquis les territoires de l'ancienne Mésopotamie (Palmyre étant devenue un vrai trophée pour les terroristes), il a repris le pillage et l'a institutionnalisé. Le trafic illégal des objets antiques fait partie de son fonctionnement, c'est l'une des sources principales de son financement. Depuis 2013, le business des œuvres antiques volées permet à Daech de se constituer une source de revenus considérable.

 

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