Certains collectionneurs financent ainsi indirectement l'activité des extrémistes de l'EI.
De nombreux artefacts provenant des villes antiques syriennes contrôlées par les terroristes sont envoyés par les réseaux de contrebande en Grande-Bretagne et d'autres pays occidentaux pour enrichir les musées et les collections privées.
Les experts soulignent que l'ampleur de ce problème est bien plus importante qu'on ne le suppose, car les radicaux de l'EI non seulement détruisent des sites du patrimoine mondial de l'humanité, mais gagnent aussi beaucoup d'argent.
"Les photos satellites montrent que des travaux sont illégalement menés sur les lieux de fouilles archéologiques en Syrie, ce qui montre que le pillage des monuments historiques a atteint une échelle industrielle", a déclaré hier l'Unesco.
"La répression de la contrebande de patrimoine culturel est une priorité car elle est devenue une source de financement de l'activité des extrémistes", note l'organisation.
"Les artefacts historiques en provenance de Syrie sont faciles à reconnaître de par leur forme, des signes distinctifs et d'autres méthodes de diagnostic", explique Mark Altaweel, expert de l'Institut d'archéologie à l'University College de Londres.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a récemment interdit l'acquisition d'objets antiques exportés illégalement de Syrie et d'Irak. Cependant, il est évident que les terroristes ne se préoccupent pas des interdictions de cette instance internationale. Le Conseil international des musées a rédigé à son tour une liste des objets culturels syriens pour prévenir l'achat d'artefacts illégalement sortis du pays.