Moscou a accueilli vendredi une conférence internationale consacrée à la menace émanant de l'Etat islamique (Daech). On sait que depuis quelques mois, ce groupe terroriste renforce sa présence en Afghanistan.
Sputnik Dari a demandé à Sidiqollah Tauhidi, membre du conseil consultatif auprès du ministère afghan de l'Intérieur, de présenter le comportement des djihadistes de Daech dans ce pays.
Selon lui, Daech fait la guerre en Afghanistan contre tout le monde et pas seulement contre le pouvoir central. Mais à la différence du Proche-Orient, ce groupe ne peut pas se vanter d'avoir remporté des succès spectaculaires dans ce pays.
"Il n'en reste pas moins qu'il serait erroné de sous-estimer cette organisation, car il est fort probable qu'elle prenne prochainement la tête du mouvement terroriste en Afghanistan", a indiqué l'expert.
Evoquant la situation dans le nord du pays, il a cité le groupe islamiste Hizb ut-Tahrir dont les ambitions se propagent au-delà des frontières afghanes.
"Très actif en Asie centrale, ce groupe mène depuis trois ans des opérations militaires ainsi qu'une intense campagne de propagande dans notre pays. Ils ne cessent de multiplier des efforts visant à réunir des conditions favorables pour gagner de nouveaux adhérents. Nous avons des informations faisant état de leurs liens avec Daech. Nous considérons Hizb ut-Tahrir comme une sorte de «bureau de recrutement» de l'Etat islamique", a indiqué le responsable afghan.
"La branche afghane de Daech est dirigée par un certain Hafez Saïd qui se présente comme le gouverneur de l'émirat du Khorassan. On sait que le Khorassan est le nom historique d'une région englobant l'Afghanistan actuel, ainsi que les territoires iraniens y attenants à l'ouest et les territoires centrasiatiques au nord. Nous craignons que les pays d'Asie centrale ne soient ceux qui fourniront à Daech d'importantes ressources financières et humaines", a déclaré Sidiqollah Tauhidi.
"Il convient aussi de noter qu'aucun groupe terroriste ne pourra opérer en Afghanistan sans le soutien pakistanais. C'est bien le Pakistan qui tire les ficelles géopolitiques en ciblant les attaques des extrémistes tantôt sur un point en Afghanistan, tantôt sur un autre. Il ne fait aucun doute qu'Islamabad mène un dialogue à la fois avec les talibans et les terroristes de Daech et qu'il dirige leurs activités sur le sol afghan", a conclu l'analyste.