"Le monde évolue et cela les inquiète. Ils cherchent à bloquer tout ce qui peut encourager la transition énergétique, qui est déjà en cours", a déclaré Wael Hmaidan, directeur de l'association Climate Action Network spécialisée sur le thème de l'effet de serre et du changement climatique.
L'Arabie saoudite n'a pas encore répondu à ces accusations formulées par les représentants des pays en voie de développement et associations.
Même les autres membres de la Ligue arabe se montrent mécontents par la position de Riyad.
"Nous voyons que l'Arabie saoudite sape la position des autres pays arabes. Le groupe arabe est le seul à s'opposer à la limite de 1,5 degré", a noté M.Hmaidan.
Riyad a également critiqué l'objectif de décarboniser l'économie d'ici 2050. Les Saoudiens ont en outre formulé des objections aux exigences de revoir les plans de réduction CO2 tous les cinq ans, d'après les négociateurs et observateurs à la conférence COP21.
L'Arabie saoudite, la 15e économie mondiale, s'est aussi opposée aux efforts visant à augmenter le Fonds vert pour le climat (GCF) en vue d'aider les pays plus pauvres à faire face au réchauffement climatique. Selon elle, seuls les pays industrialisés doivent contribuer à l'augmentation du GCF.
Par ailleurs, Riyad a souhaité obtenir une compensation pour la future diminution de ses revenus pétroliers arguant que les petites îles de Kiribati, un archipel perdu au milieu du Pacifique et menacé par la montée des eaux, recevront un dédommagement pour le changement climatique.
Les Saoudiens comptent en outre sur aide financière pour la mise en service des technologies vertes.
Avant d'être détrônée par les Etats-Unis en été dernier, l'Arabie saoudite a été le plus grand producteur mondial de pétrole. Elle participe activement aux sommets annuels sur le climat et a souvent été accusée de bloquer la lutte contre le changement climatique, rappelle le journal. Mais cette année, Riyad s'est montré plus conciliant.
"L'Arabie saoudite reconnaît qu'un jour le monde n'aura plus besoin d'hydrocarbures. Je ne sais pas quand cela arrivera, probablement en 2040, 2050 ou plus tard. Nous nous sommes donc engagés dans un programme pour développer l'énergie solaire", a indiqué M.Al-Naïmi.
En novembre, Riyad a présenté un plan de lutte contre le changement climatique. Toutefois, il a été le dernier membre du G20 à soumettre ses propositions aux Nations unies. Selon les analystes, son plan a des objectifs trop flous.