Erdogan insiste sur son droit de maintenir ses troupes en Irak

© AFP 2023 Murat Baysoldats turcs
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La Turquie ne quitte pas les une depuis des semaines : l’avion russe abattu, la vente clandestine du pétrole de Daech et pour finir, le déploiement de soldats et de chars turcs près de Mossoul, au nord de l’Irak.

Ce membre de l'OTAN et de la coalition internationale supervisée par les Etats-Unis, continue à mener ses activités en ignorant les réactions de ses voisins dans la région ainsi que celle des autres acteurs qui luttent en choeur contre Daech.

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Dimanche dernier Bagdad a donné 48h aux turcs pour qu'ils retirent leurs forces armées avant que le problème ne soit présenté devant de Conseil de Sécurité de l'ONU. 48h se sont écoulées, et c'est la Russie qui prend la parole. A la demande de Moscou, une discussion à huis clos se tient mardi au Conseil de Sécurité sur les activités militaires de la Turquie en Irak. De son côté Ankara reste sur ses positions en justifiant sa présence près de Mossoul par l'entrainement des militaires combattant Daech. Comment ces activités sont-elles vues en Turquie? Haldun Solmaztürk, ex-chef de la Direction de la sécurité internationale de l'Etat-majeur des Forces armées turques s'étonne du comportement d'Ankara:

« On peut renforcer ses troupes légitimes qui se trouvent de l'autre côté de la frontière. Mais cela ne doit pas se faire à une telle échelle et sans accord du pays où les dites troupes renforcées sont déployées. La Turquie a violé les règles internationales en envoyant un groupe de 25 chars en Irak. Pourtant, les chars sont des systèmes militaires très puissants. Un tel comportement ne peut que provoquer l'inquiétude de Bagdad, et pas seulement la sienne. Cela a alerté tout le monde. De telles démarches doivent être effectuées de manière cohérente, car ce renforcement n'est pas une affaire ordinaire, planifiée ou routinière».

Le déploiement supplémentaire des forces armées turques n'était pas prévu, comme le déclare le ministère turc des affaires étrangères. D'après Hosham Dawod, directeur scientifique du programme Proche et Moyen-Orient à la Fondation Maison des sciences de l'homme, l'intervention reste illégitime malgré cette déclaration:​

«Cette présence est illégitime. Deuxièmement, est ce qu'il y a eu des appels de la part des acteurs régionaux en Irak. Sous-entendu Ankara fait référence de temps en temps à l'ancien maire de Mossoul, et à un ancien gouverneur. Ça pose problème. Depuis quand on fait appel à un ancien gouverneur, et à travers qui on prendra l'autorisation d'intervenir avec tant de militaires et tant de chars et de blindés à l'intérieur de notre pays. La Turquie a abattu un avion Russe sous prétexte qu'il est rentré 17 secondes dans l'espace aérien. Depuis quelques jours la Turquie a envoyé des centaines de militaires avec des dizaines de char en profondeur d'Irak. Ça ne tient pas debout ».

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La Russie condamne la présence militaire turque au nord de l'Irak, mais la réaction de l'Occident se fait attendre… malgré le fait que la Turquie fasse partie de l'OTAN et de la coalition internationale dans la lutte contre Daech. Hosham Dawod estime qu'Ankara commence à faire quelques efforts pour contribuer au but commun, mais que la communauté internationale de son côté devrait réagir plus fermement:

« Concernant le sujet irakien, l'intervention qui piétine la souveraineté de ce pays-là. Je crois qu'il faut prendre une position claire de les condamner, de prendre une position claire, et de donner des garanties qu'il n'y aura pas d'autres interventions sans l'autorisation de l'Irak et de la communauté internationale, sous-entendu Nations Unies. Maintenant si la Turquie refuse de se retirer, il faut que la communauté internationale se mette devant ses responsabilités. Est-ce qu'on a perdu la faculté diplomatique de ramener la Turquie sur la bonne voie? Je ne crois pas. Il faut continuer la marche diplomatique, essayer de nouveau avec Ankara et si possible de respecter la souveraineté irakienne, même si elle est malmenée depuis longtemps, il y a des conflits internes, chaque parti se projette au niveau régional de façon différente. Mais tout cela ne constitue pas une raison pour Ankara pour intervenir militairement à l'intérieur de ce pays ».

Dans le silence de l'attente des résultats de la réunion du Conseil de sécurité de Nations Unies, Il semblerait qu'on perçoive au loin, des restes d'ambitions de L'Empire Ottoman qui traversent quelques fois le ciel turc…

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