Comme l'indique le quotidien, la majeure partie du pétrole exploité sur les territoires contrôlés par Daech en Syrie et en Irak est vendue à des petites raffineries privées, essentiellement dirigées par des civils qui ne sont pas affiliés aux groupes islamistes.
Selon certains experts, sans l'approbation des autorités turques Daech ne pourrait organiser un trafic pétrolier de cette ampleur.
Telle est notamment la position du chef de la commission énergétique du Kurdistan syrien Salman Khalaf, qui explique que "la Turquie est l'unique pays dont les frontières sont ouvertes à Daech".
C'est également l'avis de l'ancien conseiller irakien pour la sécurité nationale Mowaffak al-Rubaï: "Aucun groupe rebelle, Daech ou autre, ne peut survivre sans qu'un pays voisin ne les soutienne ou ne ferme les yeux sur ses agissements".
De son côté, l'expert du Forum américain du Moyen-Orien Aymenn Jawad Al-Tamimi propose un autre point de vue. Selon lui, les exportations de pétrole depuis les territoires occupés par Daech pourraient suivre d'autres itinéraires.
Le LA Times note qu'une grande partie du pétrole n'arrive pas jusqu'aux marchés extérieurs et est utilisée à des fins intérieures sur les territoires contrôlés par Daech.
Selon les estimations des experts, le pétrole syrien et irakien rapporte aux extrémistes entre 2 et 3 millions de dollars par jour. D'après le ministère russe de la Défense, ce chiffre a pu être divisé par deux depuis le début de l'opération aérienne russe en Syrie. Selon Mowaffak al-Rubaï, en 2014, l'État islamique a gagné 800 millions de dollars. "Daech vend le pétrole irakien et syrien sur le marché noir turc à des prix deux fois inférieurs à ceux du marché international", déplore-t-il.