L'Il Giornale italien a publié ce samedi un long article de Giampaolo Rossi décortiquant l'état actuel des rapports entre l'Otan et la Russie. L'auteur cherche des réponses à plusieurs questions. Pourquoi le Monténégro n'a-t-il été invité à l'Otan que tout dernièrement? Est-ce la Russie qui menace les pays de l'Otan ou, au contraire, l'Otan qui menace la Russie? Tout porte à croire que les réponses ne sont pas en faveur de l'alliance atlantique.
"A cet effet, écrit l'auteur de l'article, on voudrait comprendre pourquoi l'Otan a pris cette décision qui ne fait qu'envenimer les relations avec Moscou? Est-ce que l'adhésion d'un petit pays des Balkans prévaut sur le maintien de ces relations si nécessaires pour combattre Daech, que Barack Obama a lui-même qualifié d'ennemi commun? D'autant plus que le Monténégro était sur la liste d'attente depuis dix ans et que sa population n'était nullement unanime sur cette question".
L'Otan a fait sa déclaration au moment où les relations entre la Russie et l'Occident se sont sérieusement exacerbées. D'autant plus que la destruction d'un bombardier russe par la Turquie (soit dit en passant, membre de l'Otan) aurait pu déclencher une réaction en chaîne et que seule la responsabilité du Kremlin a permis d'éviter une crise internationale.
Bref la décision de l'Otan est susceptible de provoquer une nouvelle scission et laisse planer l'impression que l'Occident fait feu de tout bois pour ne pas relâcher la tension dans ses rapports avec Moscou.
Pis encore, dans une récente interview, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, l'architecte de l'opération avec le Monténégro, a qualifié la Russie de menace à la sécurité de l'Europe et l'a accusée d'hyperactivité militaire sans précédent.
Pour conclure, l'auteur propose au lecteur de tirer lui-même les conclusions.
"Qui attise le feu? Qui enfonce un coin entre Moscou et l'Europe? Qui contribue à l'exacerbation du conflit? Il se peut qu'il y ait à Washington des gens qui puissent répondre à toutes ces questions".