Bilan des négociations: l'élaboration de règles de conduite et la création d'une "hotline". Le prochain cycle de pourparlers est prévu en juin prochain à Pékin.
Le 1er décembre, Pékin était représenté par le ministre chinois de la Sécurité publique Guo Shengkun, membre du Conseil d'État, la secrétaire d'État américaine à la Justice Loretta Lynch et le secrétaire américain à la Sécurité intérieure Jay Johnson. Ce n'est pas la première fois qu'ils se réunissaient à ce sujet: Guo Shengkun avait déjà organisé une réunion extraordinaire à la veille de la visite de Xi Jinping aux USA en septembre — qui avait été remise en question quand Washington avait annoncé vouloir décréter des sanctions contre les compagnies chinoises profitant des attaques de hackers chinois contre des institutions fédérales et commerciales des USA. Pékin avait nié formellement son implication et affirmé que la Chine subissait elle-même des attaques de cybercriminels.
C'est pourquoi les mêmes représentants se réunissent de nouveau, moins de trois mois plus tard, pour entamer le dialogue sur les règles dans l'espace cybernétique — après l'échec de la première tentative il y a deux ans suite à des accusations réciproques de piratage mutuel.
"Je voudrais souligner plusieurs tendances. Tout d'abord, les Américains ont tenté d'établir leurs lois dans le cyberespace mais ont finalement compris qu'ils n'y arriveraient pas — et ont reconnu la présence de la Russie, de la Chine et d'autres acteurs dans cet espace. Deuxièmement, divers pays ont considérablement avancé dans la création de troupes cybernétiques et dans la conception de divers types d'armes cybernétiques — d'espionnage, offensives et défensives. Les USA n'exercent plus le monopole. Troisièmement, des consultations bilatérales et multilatérales ont commencé sur la sécurité cybernétique. Les Américains dialogueront avec la Russie de la même manière qu'ils le font aujourd'hui avec la Chine. Moscou dialoguera avec la Corée du Sud et la Chine, l'Europe échangera avec le Japon… En d'autres termes, il y aura plusieurs réunions bilatérales différentes pour élaborer les règles du jeu dans le cyberespace. Je pense que le processus de négociations sera long, mais toute démarche dans ce sens nous rapproche peu à peu de la paix dans l'espace cybernétique".