"Nous faisons notre devoir et interjetons appel de l'incarcération, qui viole le droit, la Constitution, la Convention européenne des droits de l'Homme et la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme. Le reste dépend de vous. C'est votre choix et votre responsabilité", ont simplement écrit leurs avocats dans leur requête.
En mai dernier, Cumhuriyet avait diffusé des photos et une vidéo de l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes destinées à des rebelles islamistes syriens.
Le gouvernement turc a toujours nié ce soutien et répété que le convoi intercepté contenait de "l'aide" pour les populations turcophones de Syrie.
Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a regretté la décision du tribunal. "On peut penser qu'il aurait été préférable qu'ils attendent leur jugement sans être détenus, mais cette décision ne relevait pas de nous", a-t-il commenté devant la presse.
Mais dans l'avion qui l'emmenait ensuite vers Bruxelles pour un sommet UE-Turquie sur les migrants, il a sévèrement épinglé Cumhuriyet. "Publier des secrets d'Etat est un crime partout dans le monde", a estimé M. Davutoglu devant des journalistes, évoquant un "complot" dirigé contre le gouvernement.