Le premier ministre britannique David Cameron a déclaré que la participation de l'aviation britannique à la guerre contre l'État islamique était "nécessaire", parallèlement aux efforts déployés pour former un nouveau gouvernement en Syrie. Un texte a été préparé pour le parlement mais on ignore encore quand les députés se prononceront sur le sujet. Les conservateurs ne bénéficient que d'une faible majorité et doivent s'assurer le soutien des travaillistes pour que l'initiative de Cameron passe. Dans les rangs de l'opposition, justement, c'est la discorde: le leader du parti Jeremy Corbyn voudrait que sa fraction vote contre les bombardements.
Mais ces plans de Londres suscitent de sérieuses protestations dans le pays. Des milliers de manifestants se sont réunis ce weekend devant la résidence du premier ministre au 10 Downing Street. Des manifestations contre la guerre ont également été organisées dans d'autres villes.
Le célèbre écrivain Robert Harris balaie les arguments de Liddle. Selon lui, la situation au Proche-Orient a foncièrement changé depuis 2003 et le terrorisme islamique doit être stoppé. La polémique entre les deux publicistes reflète la division au sein de la société sur le problème de l'ingérence armée en Syrie, estime Andreï Ostalski.
La déclaration de l'ex-maire de Londres Ken Livingstone témoigne également de l'étendue du litige. Selon lui, le risque d'une attaque terroriste contre le Royaume-Uni ne ferait qu'augmenter si le pays bombardait la Syrie — comme après l'invasion de l'Irak, quand des fanatiques avaient commis un attentat à Londres, faisant 52 morts.
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