Le président russe Vladimir Poutine a expliqué que la Russie était obligée d'assurer la sécurité de son aviation après l'incident aérien avec la Turquie, raison pour laquelle elle a déployé le système S-400.
Le radar du système S-400 est capable de viser simultanément 300 cibles, et possède une capacité antimissile. 72 missiles peuvent y être chargés simultanément.
Le déploiement de ces batteries antimissile de dernière génération complète les mesures annoncées mardi soir par l'état-major de l'armée russe: envoi près de la province de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie, du croiseur lance-missiles Moskva de la flotte russe, équipé de systèmes antiaériens, et le fait que les bombardiers russes voleront désormais sous la protection de chasseurs.
Le Pentagone ne croit pas que système soit déjà en alerte opérationnelle. Pourtant, un militaire américain a confié à la chaîne américaine CNN qu'ils suivaient attentivement l'évolution de la situation.
Le lieutenant général à la retraite Mark Hertling, analyste militaire de CNN, a expliqué que beaucoup de conversations se passaient au niveau tactique ou opérationnel alors que les chefs de l'Etat conservent un ton belliqueux. Cela revient à augmenter la mise dans le "grand jeu syrien", mais on ne sait jamais à quoi ça peut mener.
Si les systèmes russes sont activés, les avions militaires américains seront accompagnés par des aéronefs dotés d'un système de contre-mesure électronique et pourraient même devoir arrêter leurs frappes.
En attendant, l'administration Obama a fait également face à d'autres difficultés. Dans un entretien, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a déclaré qu'il était peut-être temps de coopérer avec l'armée syrienne dirigée par le président Bachar el-Assad dans la lutte contre l'EI.
Barbara Starr, correspondante de la CNN au Pentagone, a fait remarquer que la situation serait encore plus compliquée pour l'administration Obama. Environ 50 combattants des forces spéciales américaines seront déployés dans la Syrie du Nord dans les prochains jours. Ils seront là pour la première fois. Le chef du Pentagone Ashton Carter sera sans doute contraint d'en parler lors de son entretien devant le Congrès la semaine prochaine, a conclu la correspondante.