Alors qu'elle couvrait les auditions au Sénat en 2013 portant sur l'attaque contre l'ambassade américaine à Benghazi, la journaliste a publié des messages Twitter dictés par ce haut fonctionnaire. Mme Labott avoue d'ailleurs avoir consulté Philippe Reines, qui occupait à ce moment-là le poste d'assistant du secrétaire d'Etat adjoint, sur le contenu des messages censés être publiés.
A en juger par les e-mails échangés, M. Reines proposait des tweets à la journaliste de la CNN pour qu'elle les publie ensuite. A titre d'exemple, une citation d'un discours d'Hillary Clinton s'est retrouvée sur le compte Twitter d'Elise Labott immédiatement après un de ces "échanges".
Clinton: I tried to be transparent. I could have joined the 18 ARBs, kept it classified and then said goodbye. That is not who I am.
— Elise Labott (@eliselabottcnn) 23 января 2013
Les critiques à l'encontre du sénateur Rand Paul, qui avait posé à Mme Clinton des questions délicates, ont également été "négociées" entre la journaliste et le représentant du département d'État.
Sen Paul most critical on committee of Clinton, but a little late to the #Benghazi game.Not sure he was at many of the 30 previous briefings
— Elise Labott (@eliselabottcnn) 23 января 2013
Selon le journaliste américain Christopher Hedges, cité par la chaîne RT, tous les médias vedettes aux USA sont plus ou moins en contact avec les politiques. Les journalistes ont besoin de ces derniers en tant que sources d'information, et pour obtenir ce qu'ils veulent ils sont prêts à appliquer n'importe quel ordre politique.
Curieusement, ce n'est pas la première fois que des journalistes d'Europe et des USA entretiennent "relations dangereuses" avec les autorités, ce qui n'empêche pas l'Occident de se targuer d'être un havre de démocratie et de liberté.
La semaine dernière, la chaîne CNN a temporairement suspendu Mme Labott l'accusant d'avoir violé des normes rédactionnelles. La journaliste avait posté un message critiquant la décision, récemment prise par la Chambre des représentants des USA, de suspendre l'accueil des réfugiés syriens et irakiens.
House passes bill that could limit Syrian refugees. Statue of Liberty bows head in anguish @CNNPolitics https://t.co/5RvZwVftgD
— Elise Labott (@eliselabottcnn) 19 ноября 2015