Après la suspension du régime sans visas annoncée vendredi 27 novembre, et signée aujourd'hui, le président russe a annoncé la mesure la plus douloureuse pour la Turquie. Selon le décret, les opérateurs touristiques ne sont plus autorisés à vendre des séjours en Turquie.
"Stipuler que les tour-opérateurs et les agents touristiques doivent se garder de vendre aux citoyens russes des produits touristiques prévoyant la visite du territoire de la République turque", lit-on dans le décret.
Les vols charters entre la Russie et la Turquie sont également interdits.
De même, ces mesures du Kremlin "visant à assurer la sécurité nationale et celle des citoyens russes", interdisent aux employeurs russes d'embaucher des citoyens turcs à partir du 1er janvier 2016 et ordonnent d'interdire ou de limiter l'activité des organisations turques en Russie.
En attendant une éventuelle rencontre avec le chef d'Etat russe Vladimir Poutine lundi à Paris, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi que la Turquie avait besoin de la Russie et que la Russie avait besoin de la Turquie: "Nous ne pouvons pas ne plus être en contact", a-t-il dit.
Le 24 novembre, un chasseur F-16 de l'armée de l'air turque a abattu un bombardier russe Su-24 impliqué dans la campagne de frappes aériennes contre les positions de l'Etat islamique en Syrie. Selon Ankara, l'avion russe a violé l'espace aérien turc. Moscou dément ces allégations tout en soulignant que son bombardier ne présentait aucune menace pour la Turquie.
Suite à l'incident, le président russe Vladimir Poutine a accusé les autorités turques de complicité avec les terroristes dans la région. La Russie a en outre déployé en Syrie des systèmes antiaériens S-400 en vue d'assurer la sécurité de ses forces aériennes combattant les djihadistes de l'EI.