La mise en place d’une "habilitation des imams", contrôle sur les propos qu'ils tiennent, a été annoncée par Anouar Kbibe, président du Conseil français du culte musulman, mais bien des experts, dont le sociologue Tarik Yildiz, doutent que cela contribue à limiter la radicalisation des musulmans en France.
"Je pense que c’est une mesure qui ne sert pas à grand-chose. C’est-à-dire que de toute façon les plus radicaux ne sont pas concernés par le Conseil français du culte musulman. Et ils ne trouvent aucune légitimité à l’Etat ni à ce genre de structure", a déclaré à Sputnik M.Yildiz, président de l'Institut de recherche sur les populations et pays arabo-musulmans.
Et d'ajouter que cette structure aurait beau délivrer des certificats ou des labels, cela ne changerait rien pour les jeunes qui se retrouvent dans les idéologies les plus radicales.
"Ce n’est absolument pas comme ça qu’on va réussir à lutter contre ces phénomènes (radicalisation, ndlr)", a souligné l'expert.
Ayant une conception très républicaine, à la française, M.Yildiz a dit ne pas croire au poids des associations, mais croire plutôt au poids de l’Etat qui doit affirmer ses règles.
"C’est à l’Etat de prendre ses responsabilités en imposant ses règles (…) Il y a déjà des lois qui existent, mais qui ne sont malheureusement pas appliquées. C’est un gros problème (…) Le plus important consiste aujourd'hui à faire appliquer les lois de manière ferme. Cela serait déjà un grand pas vers l’entrave de cette radicalisation", a conclu le sociologue.