Revendiquées par des djihadistes de l'Etat islamique (EI), les attaques terroristes du 13 novembre à Paris qui ont fait 130 morts et plus de 300 blessés se distinguent des attentats perpétrés autrefois en France par le fait qu'elles ont été réalisées par des kamikazes.
La première attaque terroriste, notamment une tentative infructueuse d'assassiner Napoléon Bonaparte avait été enregistrée à Paris en 1800. Mais les attentats meurtriers perpétrés ces derniers temps, y compris par des kamikazes, ne ciblaient ni personnes, ni religions concrètes.
Ces attentats-suicides étaient dirigés contre la France tout entière.
Il serait sans doute plus simple à accepter si ces attaques venaient de gens à l'extérieur du pays, mais au moins cinq des terroristes impliqués dans les attentats récents étaient Français, relèvent les experts, tout en indiquant qu'avant de devenir djihadistes, ces terroristes étaient enfants français.
Il est difficile de répondre à la question de savoir comment un gentil petit enfant devient un méchant terroriste.
La France est l'un des 26 pays de l'espace Schengen, où les citoyens des pays membres peuvent circuler librement d'un pays à l'autre sans montrer un passeport. Conçu pour aider les gens à voyager et à travailler où ils veulent, l'accord a donné lieu à un passage plus facile des terroristes et des armes à travers les frontières.
Après la guerre d'Algérie, la France a accueilli une nouvelle et croissante population musulmane, mais aujourd'hui encore, de nombreux musulmans français vivent dans des logements publics de mauvaise qualité dans les zones périphériques des villes et se sentent exclus. Ils font face à des taux de chômage plus élevés et à l'incertitude quant à leur avenir. Selon l'INSEE, environ 19% des immigrés en France, toutes les nationalités confondues, étaient sans travail en 2014, contre à 9% parmi les citoyens français.
Les observateurs se demandent où la France a échoué pour se faire des ennemis parmi les enfants qui y sont nés. Beaucoup estiment qu'il faut changer de modèle d'éducation et d'intégration.
Par ailleurs, de nombreux parents en France ne savent pas aujourd'hui comment parler à leurs enfants des derniers attentats meurtriers à Paris. Il leur est très difficile de répondre à certaines questions.
François Dufour, rédacteur en chef du Petit Quotidien, journal qui décortique chaque jour l'actualité pour les plus jeunes, leurs donne certaines recommandations.
"Les enfants ne vivent pas sur la planète Mars où il n'y aurait ni terroristes ni Bataclan. Notre but est d'expliquer, pas de rassurer. C'est normal que les enfants soient choqués", a déclaré M.Dufour, en prévenant que le travail d'explication ne faisait que commencer.