L'Otan poussera Ankara à coopérer avec Moscou en Syrie

Les Etats-Unis et l'UE ne saluent pas les projets turcs visant à créer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie, a indiqué à Sputnik le journaliste turc Ergun Babahan.

"Il est évident qu'ils n'envisagent pas d'y envoyer leurs soldats. Car la création d'une telle zone en Syrie coûterait à l'Occident des milliards de dollars par mois", a-t-il précisé.

D'autre part, les forces armées russes se trouvent en Syrie à la demande du gouvernement légitime de Bachar el-Assad, ce qui est absolument légal du point de vue du droit international, a souligné M. Babahan.

C'est pourquoi, selon lui, le conseil de l'Otan ne préconisera pas une zone d'exclusion aérienne mais redoublera d'efforts pour pousser la Turquie à coopérer plus constructivement avec la Russie en Syrie.

Un avion russe Su-24 a été abattu mardi en Syrie par la Turquie. Selon le ministère russe de la Défense, l'avion se trouvait à une altitude de 6.000 m et n'a jamais quitté l'espace aérien syrien, ce qui a été fixé par les systèmes de contrôle objectifs.

"Dans cet incident, la Turquie n'est pas une partie lésée, c'est pourquoi elle ne peut pas compter sur l'article 5 de la charte de l'Otan. La Turquie est la partie qui a abattu l'avion. C'est pourquoi je ne pense pas qu'elle réussisse à faire passer ses projets au Conseil de l'Otan. On sait qu'elle tente aujourd'hui par tous les moyens d'empêcher le transfert aux forces kurdes du contrôle des territoires du nord de la Syrie. La Turquie essaie de créer en Syrie, par les mains des sunnites, un secteur sous son contrôle d'une longueur de cent kilomètres", a dit Ergun Babahan.