Il profitera également de son déplacement pour s'entretenir avec le guide suprême iranien Ali Khamenei et le président Hassan Rohani. La conversation promet d'être tendue: Moscou ne pourra pas livrer à Téhéran ses systèmes sol-air aussi vite que l'Iran le voulait, et les nombreux projets communs dans le domaine commercial, économique et énergétique sont confrontés à des problèmes de financement.
D'après une source au courant des propositions russes, les participants au forum essaieront de s'entendre sur l'attitude à adopter face à la chute des cours pétroliers et l'augmentation de la part du gaz liquéfié dans le commerce mondial, y compris le GNL américain dont la tarification n'est pas indexée sur les prix du pétrole. De plus, ils pourraient convenir d'approches communes dans les négociations avec les acheteurs qui sont aujourd'hui en position de force grâce à la baisse des prix et l'excès de gaz sur le marché.
Par ailleurs, on ignore toujours les délais de livraison des systèmes sol-air russes à Téhéran. Les sources de l'industrie de l'armement nationale soulignent que les S-300 ne devraient pas être fournis à l'Iran avant le second semestre 2017, alors même que la livraison des S-300 reste associée au retrait de la plainte déposée par Téhéran à la cour d'arbitrage de Genève pour 4 milliards de dollars contre Rosoboronexport après la rupture du contrat de 2007 (l'Iran n'avait pas reçu ses armements à cause des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies et de l'embargo décrété par le président russe de l'époque, Dmitri Medvedev).
Tout n'est pas calme non plus dans le domaine commercial et économique. L'automne dernier, les parties ont signé un mémorandum d'entente pour des projets commerciaux de 70 milliards de dollars. Mais la plupart de ces accords n'ont pas été concrétisés.
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