A 14h30 heure locale le 19 novembre, Erbin a été attaquée. Vers 15 heures, quand sept blessés sont arrivés à l'hôpital soutenu par MSF pour des soins urgents, deux missiles ont explosé juste devant l'entrée de l’hôpital, lit-on sur le site de MSF.
Deux personnes ont été tuées, six autres ont été blessées, portant le total des blessés à 13 — dont 2 médecins qui tentaient de trier et de fournir une première assistance aux blessés — et des dommages ont été causés au bâtiment de l'hôpital et à une ambulance. L’un des médecins a dû subir une opération à cœur ouvert, et l'autre avait de multiples fractures.
"La situation était chaotique", dit le directeur de l'hôpital d'Erbin, qui souhaite rester anonyme.
"Nous commencions tout juste à traiter le premier afflux de blessés quand soudain d'autres missiles sont tombés devant l'hôpital. Il nous a fallu un moment pour comprendre que deux de nos collègues qui étaient en train de porter secours aux blessés à l'entrée avaient été gravement blessés. Une situation dramatique est soudainement devenue doublement dramatique.", a-t-il précisé.
Hier, vendredi 20 novembre, de nouveaux bombardements intenses ont eu lieu dans le quartier de Ein Terma et dans la Ghouta dans la banlieue est de Damas assiégée. Un hôpital soutenu par MSF dans cette zone a traité 17 blessés et a enregistré la mort de 6 personnes à leur arrivée.
"MSF est scandalisée que de nouveau une structure et son personnel de santé soient ciblés après avoir réagi pour fournir une assistance essentielle à la vie des victimes blessées après une suite de bombardements aveugles", explique Brice de le Vingne, directeur des opérations de MSF.
"Nous sentons la douleur et le désespoir de ces médecins, qui luttent tout en ayant bien peu d'atouts dans leur jeu. Jour après jour, ces médecins et infirmières travaillent en état de siège et sous les bombes, ils disposent d'un équipement très limité, et sont forcés de travailler dans des bâtiments de fortune reconvertis. Avec deux médecins talentueux très sérieusement blessés, le nombre de médecins disponibles pour ces communautés en état de siège et sous un torrent de bombes a diminué encore plus ces derniers jours".
MSF avait récemment fourni à l'hôpital d’Erbin, dans le cadre de son programme de soutien régulier, un kit d'anesthésie, des médicaments nécessaires pour opérer et un kit pour le traitement de la diarrhée. L'équipe de soutien de MSF va tenter d'urgence d'organiser le réapprovisionnement de tous les articles qui ont été endommagés lors de la frappe de missiles ou qui ont été consommés pendant le traitement des blessés.
Les infrastructures de santé de MSF sont récemment devenues des cibles de guerre: le 3 octobre, le bombardement par l'armée américaine d’un hôpital de Médecins sans frontières en Afghanistan avait fait 30 morts et 27 blessés. Le 27 octobre, un hôpital yéménite de MSF avait été également touché par des frappes aériennes.