La France doit revoir son système d'alliances au Proche-Orient pour empêcher les islamistes d'arriver en Europe, a déclaré lundi à Sputnik le député de l'Assemblée nationale Thierry Mariani, commentant les déclarations faites par le premier ministre Manuel Valls suite aux attentats du 13 novembre à Paris.
"Si on veut aujourd'hui combattre le mal, si on est vraiment en guerre, il faut le combattre à la source, et la source est au Moyen-Orient. C'est-à-dire détecter les terroristes quand ils sont arrivés en France c'est bien, mais empêcher qu'ils arrivent en France et les anéantir avant qu'ils arrivent en Europe c'est mieux. Donc je pense qu'en priorité il faut revoir nos alliances au Moyen-Orient", a indiqué M.Mariani.
"On sait très bien que dans cette guerre ce qui est primordial c'est le renseignement. Or sur le renseignement on constate qu'il n'y a toujours aucune évolution, parce qu'en réalité on a besoin de renseignements sur place. Pour avoir des renseignements sur place on a besoin de coopérer avec certains pays. Or tant que la France continue de voir comme les meilleurs alliés dans cette région le Qatar et l'Arabie saoudite qui, parce qu'ils ont de l'argent, semblent respectables, et refuse tout dialogue avec le seul régime qui combat les islamistes sur le terrain (…) et qui a des renseignements, je parle bien sûr du régime syrien, je pense qu'on est dans une impasse", estime le parlementaire.
"Quand on est dans une guerre, on choisit les +moins mauvais+ ennemis pour s'allier. Or je constate qu'au Moyen-Orient c'est très simple: entre Daech et le régime syrien, même s'il n'est pas un régime qu'on peut approuver, même si à terme il faut le faire évoluer, aujourd'hui c'est un allié potentiel dans notre guerre contre le terrorisme, c'est un allié potentiel pour avoir du renseignement, c'est un allié potentiel pour anéantir les djihadistes avant qu'ils arrivent en Europe", a-t-il ajouté.
"Les deux priorités pour moi c'est d'abord collecter des renseignements sur place et revoir nos alliances, ce qu'a fait la Russie, c'est-à-dire être actifs auprès de ceux qui sont présents sur le terrain (…). Et la deuxième, je pense qu'il faut absolument très vite refermer les frontières de l'Europe" devenue "une passoire" suite à l'arrivée de milliers de réfugiés, a noté le député.
Le premier ministre français Manuel Valls s'est dit prêt, lundi matin, sur RTL à fermer les mosquées et à dissoudre les associations "qui s'en prennent aux valeurs de la République" et a promis de continuer les expulsions des prêcheurs de haine et de procéder aux déchéances de nationalité française.
M.Mariani se dit surpris par ces propos du chef de gouvernement.
"Je suis surpris par ce qu'il annonce en ce moment. Quand l'opposition le demandait il y a quelques semaines, c'était quelque chose d'absolument impossible à faire. Et aujourd'hui ce que demandait l'opposition, ça devient quasiment son programme", a-t-il noté.
En juin dernier, Marine Le Pen, présidente du Front national (FN), avait fait la même demande.
"Ça doit faire la quatrième ou cinquième fois que le premier ministre ou son gouvernement nous annoncent qu'ils vont fermer les mosquées qui colportent des idées dangereuses. La déchéance de la nationalité on l'a proposé dix fois dans l'opposition, à chaque fois le gouvernement l'a écarté. La rétention pour des personnes qui ont une fiche S, je doute fortement que ce soit constitutionnellement faisable. Je pense qu'en réalité on ne peut pas mettre en rétention des milliers de personnes sous prétexte qu'elles sont simplement soupçonnées", a conclu le parlementaire.