Un nouveau scandale de dopage a éclaté cette semaine avec la publication d'un rapport de l'Agence mondiale antidopage (AMA) préconisant d'interdire la participation de tous les athlètes russes aux prochains Jeux olympiques. Des débats enflammés ont immédiatement éclaté autour des conclusions de l'Agence. Sputnik a tenté de comprendre ce qu'est le dopage, quels produits sont interdits et comment dépiste-t-on les contrevenants.
Le médecin pharmacologue joue un rôle important dans le sport. La liste des produits qui ne sont pas considérés comme des produits dopants est très longue et peut être répartie en plusieurs catégories:
1. Les produits qui assurent le besoin des cellules de l'organisme en nutrition intensive au cours des efforts excessifs (vitamines, acides aminés, cocktails protéinés, complexes de minéraux, régulateurs du métabolisme protéique).
2. Les produits qui aident à supporter des efforts intenses augmentant la force et l'endurance, améliorant la concentration, la résistance au stress (antioxydants, stimulants, produits nootropes, stimulateurs de la circulation sanguine, neuroprotecteurs, immunomodulateurs).
3. Les produits permettant de récupérer efficacement après les entraînements ou les épreuves.
La pharmacologie sportive intervient aussi quand les sportifs tombent malade, se blessent, souffrent de divers troubles métaboliques — provoqués par des produits autorisés ou interdits. Tout cela doit être corrigé. Les médecins gèrent aussi l'adaptation du sportif à un fuseau horaire inhabituel car le décalage horaire peut impacter le résultat.
Les produits interdits
Les produits interdits sont également nécessaires pour améliorer les performances du sportif pendant les épreuves ou encore accélérer la prise de masse musculaire. Alors pourquoi sont-ils interdits? Parce qu'ils sont dangereux pour la santé et la vie du sportif. Des athlètes sont déjà morts du dopage, parfois même au cours d'une compétition. Le premier cas avéré de mort suite au dopage a été enregistré en 1886 quand le cycliste anglais David Linton est décédé d'une overdose de triméthyle. En 1960, le cycliste danois Kurt Jensen est mort aux JO de Rome après avoir ingéré des amphétamines.
L'ensemble des produits dopants peut être divisé en deux catégories: ceux qui aident à améliorer les résultats, et ceux qui permettent de masquer l'usage des premiers. Par leur mécanisme d'action, on distingue quatre principaux groupes:
Les stimulants. Leur histoire est la plus riche et commence avec les amanites des vikings berserks — les premières à être apparues dans le sport professionnel en tant que produit dopant. Ces substances poussent l'organisme à travailler à l'usure, mais pas sans conséquence. Au XIXe siècle déjà, les sportifs utilisaient l'adrénaline et la noradrénaline, avant d'avoir recours aux drogues synthétiques comme les amphétamines. Les efforts physiques intenses augmentent le risque d'apparition d'effets secondaires après la prise de tels produits.Les stimulants. Leur histoire est la plus riche et commence avec les amanites des vikings berserks — les premières à être apparues dans le sport professionnel en tant que produit dopant. Ces substances poussent l'organisme à travailler à l'usure, mais pas sans conséquence. Au XIXe siècle déjà, les sportifs utilisaient l'adrénaline et la noradrénaline, avant d'avoir recours aux drogues synthétiques comme les amphétamines. Les efforts physiques intenses augmentent le risque d'apparition d'effets secondaires après la prise de tels produits.
Les antagonistes des récepteurs beta2-adrénergiques font partie de cette catégorie, qui peuvent entraîner une tachycardie, des tremblements et une excitation excessive. Ce sont eux qui ont provoqué l'augmentation significative du nombre de prétendus "asthmatiques" dans le sport de haut niveau car ils soignent cette maladie — ils sont autorisés aux sportifs s'ils ont une ordonnance médicale. Et il n'est pas difficile d'en obtenir pour le membre d'une équipe nationale.
Au XXIe siècle, on a commencé à parler d'une autre classe de produits anabolisants, les bloqueurs de myostatine, qui empêchent la croissance de tissu musculaire excessif dans l'organisme. Aujourd'hui, il existe déjà des produits pour bloquer l'action de la myostatine. Les individus qui subissent la mutation du gène de myostatine sont physiquement repoussants et souffrent de sérieux troubles du métabolisme.
La transfusion sanguine, qui augmente la teneur en érythrocytes, conduit à des résultats similaires.
Hormis les produits augmentant la quantité d'oxygène dans le sang, on peut aussi mentionner l'insuline, d'autres hormones et des facteurs de croissance. Leur danger? Ils stimulent des processus métaboliques, et l'accélération de la croissance du tissu et du métabolisme enfreint significativement les processus naturels dans l'organisme, ce qui risque d'entraîner des conséquences imprévisibles. De plus, l'injection de telles substances réprime leur synthèse dans l'organisme, et de graves problèmes surviennent après la cessation du dopage.
De nombreux sportifs se font "prendre" sur ce type de dopage sans vouloir masquer quelque chose de grave. Le fait est que les diurétiques font partie de nombreux bio-additifs pour réduire le poids. Cependant, cet argument n'est pas considéré comme valable par les instances anti-dopage.
Comment dépiste-t-on les produits interdits?
Les laboratoires modernes utilisent des méthodes très sophistiquées pour dépister des produits interdits ou leurs métabolites (le résultat de leur transformation dans l'organisme): la chromatographie et la spectrométrie de masse.
Le dopage et la lutte antidopage sont une éternelle course poursuite: les pharmacologues cherchent de nouveaux moyens de stimulation pour les sportifs, tandis que les agences antidopage font tout pour les prendre "la main dans le sac".
Bien évidemment, les scandales de dopage continuent. Aussi bien pour des raisons politiques que parce que le sport de haut niveau est impossible sans pharmacologie.