Barack Obama a décidé de prolonger d'un an les sanctions contre l'Iran.
Le président américain a envoyé une lettre d'avis au Congrès (parlement américain, ndlr) stipulant qu'il était nécessaire de reconduire l'état d'urgence contre l'Iran, introduit il y a plus de 30 ans. Dans le document il a indiqué avoir décidé de "laisser en vigueur le décret présidentiel 12170 du 14 novembre 1979 qui introduisait l'état d'urgence lié à la menace pour la sécurité nationale, la politique externe et l'économie des Etats-Unis, et provoqué par la situation en Iran".
A l'époque, le 39ème président Jimmy Carter a signé le décret 12170 en réponse à la prise en otage des diplomates américains à Téhéran. Le ministère américain des Finances a alors bloqué les avoirs iraniens aux Etats-Unis, y compris les comptes dans les banques américaines et leurs filiales à l'étranger. En pratique, cela signifiait l'introduction de la première série des sanctions économiques contre l'Iran. En 1980, le président Carter a rompu les relations diplomatiques avec Téhéran en interdisant les importations de toutes les marchandises américaines en Iran, dont les produits alimentaires et les médicaments. Par la suite, les présidents ultérieurs n'ont fait que durcir les sanctions contre l'Iran.
Ces sanctions ne font pourtant pas partie du paquet de sanctions que les Etats-Unis ont promis de lever suite à la réalisation de tous les dispositifs du Plan d'action global commun adopté à Vienne le 14 juillet entre l'Iran et les six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne).
Le président Obama fait donc une distinction nette entre les soi-disant "sanctions nucléaires" et les autres sanctions qui ne sont pas liées aux accords atteints à Vienne.
Dans ce contexte la nouvelle décision du président semble incohérente, voire étrange. Selon certains médias, la prolongation de l'état d'urgence en question octroie au président des Etats-Unis des pouvoirs plus vastes afin de maintenir les sanctions, voire prendre de nouvelles mesures contre la prétendue menace iranienne.
Ainsi, actuellement, un ensemble de nouvelles sanctions fait l'objet d'un examen par les parlementaires américains visant à priver l'Iran de transactions avec un grand nombre de pays du monde.
Il semblerait donc que Washington persiste sur son approche de pressions économiques en dépit de l'accord historique signé le 14 juillet, à Vienne. L'accord en question lève les obstacles pour le commerce extérieur de l'Iran, tout en maintenant l'embargo sur les armes et les missiles à destination de ce pays. L'Iran, pour sa part, ne pourra pas élaborer de combustible nucléaire pendant 15 ans.