Les pays européens n'arrivent pas à concrétiser leurs mesures et ne tiennent pas leurs engagements, remarquent plusieurs observateurs.
L'UE étouffe sous le flux des demandeurs d'asile, essentiellement syriens mais aussi d'Afrique subsaharienne, où la pauvreté et les organisations terroristes sévissent. Les déplacements engendrés par le rêve d'une vie meilleure en Europe nécessitent de créer des itinéraires de déplacement des migrants, des centres pour recevoir les requêtes d'asile en Afrique même, la réadmission des migrants économiques et la lutte contre le trafic d'êtres humains.
De plus, les pays de l'UE ont promis d'allouer 2,3 milliards d'euros pour aider les réfugiés syriens et des pays d'Afrique, dont seulement 486 millions ont été réunis pour l'instant. "Je ne veux pas partir à La Valette avec des promesses non tenues. Comment peut-on mener un dialogue sérieux et responsable avec nos partenaires africains si nous ne sommes pas capables de tenir nos promesses?", s'indigne Jean-Claude Juncker.
En ce qui concerne les centres d'accueil de migrants dans les pays d'Afrique, cette idée n'en est qu'à ses balbutiements.Les observateurs constatent que l'UE et l'Afrique n'attendent pas la même chose du sommet. "Les Africains cherchent à légaliser la migration, à obtenir des permis de travail, tandis que les Européens sont davantage préoccupés par la politique du retour et de la réadmission", explique une source du journal en ligne EUobserver.
Le sommet évaluera la mise en œuvre des mesures déjà adoptées pour la répartition des demandeurs d'Asile de Grèce, d'Italie et de Hongrie parmi les autres pays membres (il faut déplacer 160.000 personnes d'ici deux ans mais moins de 150 ont été déplacées pour l'instant), la création de centres d'enregistrements (hot-spot) en Grèce et en Italie, le contrôle des frontières extérieures de l'UE, le sauvetage de l'espace Schengen sur fond de tentatives de certains pays de restaurer le contrôle frontalier, voire d'ériger des murs.
Les dirigeants se pencheront également sur des solutions pour aider la Turquie, qu'ils voudraient voir lutter contre le trafic d'êtres humains, et améliorer les conditions dans les camps de réfugiés. Les négociations sont féroces: Bruxelles a d'abord proposé 1 milliards, puis 3 milliards d'euros, mais Ankara a exigé 3 milliards d'euros par an, la simplification du régime de visas et l'intensification des négociations sur son adhésion à l'UE. Les parties pourraient aboutir à un accord au sommet du G20 à Antalya (15-16 novembre) où se rencontreront Jean-Claude Juncker et le premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
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