La Turquie a ralenti le processus de réformes et a commis de graves violations de la liberté de la presse, a indiqué mardi la Commission européenne dans son rapport annuel sur les progrès de la Turquie et son adhésion à l'UE.
Evoquant la situation en matière de liberté d'expression en Turquie, la Commission européenne a relevé que ce pays comptait un nombre record de journalistes emprisonnés.
"Le processus de réformes a ralenti l'année dernière", lit-on dans le document qui qualifie par ailleurs de "limité" le progrès dans l'affirmation d'un système judiciaire indépendant, ainsi que dans la lutte contre la corruption.
Selon le rapport, il y a un sérieux retour en arrière depuis 2014.
"L'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs ont été considérablement amoindris et les juges et les procureurs sont soumis à une forte pression politique", souligne la Commission européenne.
Tout en saluant l'effort que représente l'accueil de deux millions de réfugiés syriens et irakiens en Turquie, l'Union européenne cherche à convaincre Ankara de faire davantage pour endiguer les flux de migrants qui quittent tous les jours les côtes de Turquie pour gagner le continent européen, via les îles grecques en mer Egée. L'UE cherche des moyens de freiner l'exode sans précédent des migrants vers l'Europe.
Dans la longue liste de griefs exposés sur 90 pages du rapport, figure aussi la reprise du conflit d'Ankara avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le stade pratique des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE a démarré il y a tour juste 10 ans — à l'automne 2005. Selon les experts, elles peuvent se poursuivre encore 10 ou 15 ans sans jamais aboutir.