Certains se sont demandés pourquoi les autorités calaisiennes ne l'ont pas interdite. Loin de se dédouaner, M. Mignonet a expliqué que les autorités municipales n'avaient pas autorisé cette manifestation, mais que son interdiction n'avait pas été validée par les autorités préfectorales et nationales.
"Un arrêté signé par le maire d'une commune, en France, n'est applicable que si les autorités préfectorales déclarent elles-mêmes l'interdiction. (…) Si l'interdiction n'est pas suivie par le préfet, ce qui est le cas pour hier, la manifestation se déroule. Les autorités préfectorales et nationales n'ont pas interdit cette manifestation, alors que le ministre de l'Intérieur était au courant, et contre l'avis du maire de Calais", a-t-il relevé.
"Calais n'a pas à être le terrain de jeu de cette situation rocambolesque d'une situation migratoire que nous déplorons et que nous subissons (…). Il faut que cela cesse au plus vite et que le gouvernement prenne ses responsabilités et ait le courage d'interdire ces manifestations", a-t-il martelé.
M. Mignonet a déploré à plusieurs reprises l'inertie malsaine de l'Etat français et l'incapacité de ses dirigeants à apporter des réponses adaptées à la situation à Calais.
"Ce que fait Paris? Rien. Si madame le maire de Calais, Natacha Bouchard, ne monte pas un combat journalier contre l'immobilisme parisien, il ne se passe rien ou presque. Les Britanniques nous imposent, à nous Français, à l'Etat français, de protéger leur frontière. Si madame le maire ne montait pas au créneau pour se battre contre l'immobilisme de cette situation, en tout cas, pour essayer de faire changer les choses et d'améliorer la situation de la ville de Calais qui souffre en termes d'images", a-t-il fustigé.
La crise migratoire en cours a touché nombre de pays balkaniques, ainsi que ceux d'Europe occidentale, principal point de destination de milliers des réfugiés arrivant chaque jour par l'est.
L'ampleur de la crise actuelle est comparable avec la situation des migrants à l'époque de la Seconde Guerre mondiale.