Dans ce contexte, M.de Villiers a affirmé que les forces de sécurité intérieure avaient besoin d'"un renfort substantiel et durable des forces armées".
"Puisque nous avons affaire (à l'étranger, ndlr) aux mêmes terroristes, nous devons pouvoir recourir, le cas échéant, à des modes d'action qui s'inspirent de ceux utilisés à l'extérieur du territoire national", a expliqué le général français cité par Le Canard Enchaîné.
En commentant ces propos, l'hebdomadaire concède qu'il serait "stupide" de nier la menace terroriste qui pèse sur la France mais s'inquiète de l'éventuelle présence sur les rues de soldats qui pourraient ouvrir le feu selon les nouvelles règles jugées cependant "très contraignantes" par un expert militaire cité par le CE.
"Au début de l'an prochain, le tout sera présenté aux députés et aux sénateurs. Avec prière de réagir, comme ce fut naguère le cas, lors du vote de la loi sur le renseignement, sans trop d'états d'âme", conclut l'hebdomadaire.
"Le métier du soldat n'est pas de viser une cible dans une foule"
Jean-Vincent Brisset, général de brigade aérienne et directeur de recherche à l'IRIS, estime que le projet en question vise à "faire faire aux militaires le métier des forces de maintien de l'ordre, des forces du Ministère de l'Intérieur".
"C'est intéressant parce que ça se rapproche des propositions de M.Sarkozy sur la création d'un grand ministère de la sécurité. Mais on a déjà des problèmes de règles d'ouverture du feu, qui sont différents pour la police et la gendarmerie. Si l'on donne des règles d'ouverture du feu à des gens dont le métier n'est pas d'ouvrir le feu de manière sélective sur un objectif très précis qui serait au milieu d'une foule, mais de faire la guerre, on va rajouter de la confusion à la confusion et surtout on risque d'énormes incidents", prévient M.Brisset.
Tout en reconnaissant que les menaces actuelles sont "multiformes et imprévisibles", il souligne qu'elles ne pourront pas être couvertes "en rajoutant 7.000 hommes à patrouiller dans un certain nombre d'endroits".
"Je pense que ça va provoquer de la polémique, je pense que c'est le but recherché aussi. Le but c'est de créer une certaine agitation, de créer un débat sur le sécuritaire parce qu'à l'heure actuelle on est beaucoup plus en pré-campagne électorale que dans le souci de résoudre les problèmes", indique Jean-Vincent Brisset.