La victoire de l’AKP en Turquie a été possible grâce à Erdogan

© REUTERS / Umit BektasRecep Tayyip Erdogan
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Le Parti de la justice et du développement a remporté dimanche les législatives anticipées en recueillant 49,4% des suffrages et rafle donc 316 des 550 sièges de députés.

Suite à la récente victoire du Parti de la justice et du développement (AKP) du président turc Recep Tayyip Erdogan aux élections législatives anticipées, le politologue grec et professeur dans le domaine des relations internationales İlias Kuskuvelis s'est exprimé sur le sujet lors d'une interview accordée à Sputnik.

A Turkish woman looks at her smartphone as she walks by a banner displaying a portrait of Turkish prime minister Recep Tayyip Erdogan, in Istanbul, on March 21, 2014 - Sputnik Afrique
Turquie: le parti d'Erdogan retrouve sa majorité absolue au parlement

Selon lui, la victoire du parti n'est devenue possible que grâce aux efforts du président du pays Recep Tayyip Erdogan.

"Malgré la victoire, M. Tayyip Erdogan n'a pas pu atteindre son but principal — lancer un processus de transformation de la république parlementaire en une république présidentielle — car, selon la législation turque, afin d'annoncer un changement dans la constitution lors d'un référendum, il est nécessaire d'avoir 330 mandats (de députés, ndlr), c'est-à-dire la majorité constitutionnelle", a-t-il annoncé.

De même, répondant à la question de savoir comment l'AKP a-t-il réussi à mobiliser toutes ses ressources pour atteindre un tel succès en quelques mois, le professeur grec a indiqué que la situation complètement instable, face à une menace terroriste qui se renforce, a contribué à la victoire du président.

"Dans une situation où la tension politique augmente dans le pays, alors que les Kurdes ont l'intention d'obtenir à tout prix leur autonomie et que la guerre civile continue en Syrie, l'AKP ne peut assurer qu'une apparence de stabilité en Turquie", a déclaré le professeur.

Selon lui, "alors que, dans sa politique intérieure, le pays se dirige à grands pas vers l'autocratie à la turque, il est presque prêt à entrer dans une série d’aventures douteuses sur le front de sa politique étrangère".

Cependant, le politologue estime que la Turquie se heurtera à plusieurs problèmes sérieux actuels.

"M. Tayyip Erdogan renforcera la pression sur l'Union européenne et les Etats-Unis et exigera l'octroi de certaines concessions lors des négociations sur tels ou tels problèmes comme la question syrienne, la crise migratoire et la lutte contre l'EI. De même, Ankara durcira sa position sur le problème du règlement de la question chypriote", a conclu M. Kuskuvelis.

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