La communauté internationale élargira sa campagne militaire contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, a déclaré vendredi à Vienne le secrétaire d'Etat américain John Kerry au terme d'entretiens multipartites.
"Nous avons décidé d'intensifier notre campagne militaire et de prendre toutes les mesures diplomatiques pour régler le conflit", a indiqué M.Kerry lors de la conférence de presse finale.
D'après M.Kerry, le président américain Barack Obama avait "pris la décision d'élargir l'opération et d'envoyer un petit contingent dans les régions du nord de la Syrie".
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a confirmé que les participants aux entretiens de Vienne avaient l'intention de poursuivre la lutte contre l'EI en Syrie.
"Nous nous sommes mis d'accord pour poursuivre notre lutte contre l'EI et les autres structures reconnues comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu et d'organiser de nouvelles consultations pour établir une liste d'autres organisations qui ne figurent pas encore sur les listes de l'Onu, mais sont apparemment terroristes", a indiqué M.Lavrov.
Selon le communiqué final adopté à Vienne, la Syrie doit rester un Etat uni, indépendant et laïque, il faut protéger les droits des Syriens indépendamment de leur appartenance religieuse et ethnique et prendre des mesures pour régler le conflit armé et la crise humanitaire en Syrie.
D'après M.Lavrov, la Russie préconise toujours la lutte contre le terrorisme sur la base des normes du droit international. Cela signifie que les opérations aériennes ou terrestres doivent se tenir avec le consentement du pays dont le territoire leur sert de théâtre.
D'ailleurs, les parties ne sont toujours pas d'accord sur l'avenir du président syrien Bachar el-Assad.
"Nous ne sommes pas parvenus à une entente concernant le sort de Bachar el-Assad. La Russie est persuadée que les Syriens doivent en décider eux-mêmes dans le contexte d'un processus politique", a ajouté le chef de la diplomatie russe.
"Ce processus politique se déroulera sous la direction des autorités syriennes et les citoyens syriens décideront du sort de leur pays", lit-on dans le communiqué adopté à Vienne.
L'envoyé de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura a appelé tous les pays capables d'influer sur les autorités syriennes et l'opposition à œuvrer pour le début d'un dialogue dans le pays.
"Je considère que ce sera très utile, surtout si ceux qui peuvent influer sur le gouvernement et l'opposition, pourront dire: +Il est temps de se mettre à la table des négociations+", a noté M.de Mistura.
Les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et la Turquie ont tenu jeudi des pourparlers à Vienne pour évoquer la crise syrienne. Vendredi, d'autres pays capables de contribuer au règlement du conflit en Syrie – l'Egypte, l'Iran, l'Irak et le Liban — ont rejoint les discussions.