Ces derniers temps, cette région suscite l'intérêt de ses voisins et partenaires traditionnels — la Russie et la Chine — mais aussi des Etats-Unis. La menace islamiste qui pèse sur les pays d'Asie centrale après le retrait d'Afghanistan de la majeure partie du contingent de l'Otan y est pour beaucoup.
Les intérêts de nombreux acteurs se croisent aujourd'hui en Asie centrale. Le premier ministre japonais Shinzo Abe y a terminé sa visite le 27 octobre. En juin, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon était aussi venu dans la région, suivi du premier ministre indien Narendra Modi en juillet.
La tournée de John Kerry mettra l'accent sur la sécurité. Les pays d'Asie centrale sont aujourd'hui dans une position très vulnérable face aux menaces croissantes venant du sud — à cause de la situation qui empire en Afghanistan, où l'État islamique a brusquement intensifié ses activités en plus des talibans et des groupes extrémistes déjà présents comme le Mouvement islamique d'Ouzbékistan, le Mouvement islamique du Turkestan et Al-Qaïda. Le départ du principal contingent de l'Otan d'Afghanistan a contribué à l'aggravation de la situation, déjà tendue dans la région.
Plusieurs organisations ont appelé John Kerry à soulever également la question des droits de l'homme et de la liberté des médias. Dans le dernier rapport du département d'État américain, les autorités des cinq pays sont en effet accusées de "violations systématiques des libertés et des droits fondamentaux", ainsi que de tortures (sauf le Kazakhstan). Les organisations internationales avaient adressé la même requête au premier ministre japonais Shinzo Abe, qui s'est rendu dans la région une semaine plus tôt. Mais leurs appels ont été ignorés.