Le dossier syrien et la chute d'Assad, dossier sur lequel Riyad a tenté d'affirmer son leadership au détriment de Doha notamment, semble se transformer en un piège pour le royaume.
Non seulement Washington semble moins déterminé qu'il y a 18 mois, l'émergence de Daech d'un côté et la relation complexe résultant de l'accord avec l'Iran de l'autre pouvant expliquer cette situation, mais la Russie l'est par contre aujourd'hui bien plus qu'il y a 18 mois.
A cette situation géopolitique et politique globale se greffe un autre problème, de nature purement économique. Pour ne pas être mis en compétition avec le pétrole de schiste américain, l'Arabie saoudite et l'OPEP ont préféré maintenir leur production afin de faire baisser les prix de l'or noir, pénalisant également de facto une Russie fortement dépendante des prix de l'énergie on le sait, et dont l'opération militaire en Syrie coûte cher.
Le royaume devrait cette année connaitre un déficit financier pour la première fois depuis 2009, contraignant meme Riyad à repousser de nombreux paiements et même repousser des chantiers nationaux d'envergure tel que peut être le métro de la ville, comme le souligne le site d'information RT en francais.
La situation économique intérieure est encore problématique. Un Emirati consomme en énergie plus qu'un Américain et le pays a déjà des besoins énergétiques équivalents à l'Allemagne. Une telle tendance si elle devait se poursuivre entrainerait que: "le royaume consommera en 2028 l'équivalent de 8,3 millions de barils de pétrole par jouré, à comparer avec les 11,525 millions de barils par jour que le royaume a exporté en 2013, L'Arabie saoudite détenant les deuxièmes plus importantes réserves prouvées de pétrole au monde.
Et ce alors que Riyad avait réussi à éteindre tout foyer potentiel de contestation lors du déclenchement des printemps arabes, notamment par la mise en place d'un dispositif de communication habile sur les réseaux sociaux.
Mais alors que le dossier syrien semble peu a peu lui échapper, on peut se demander comment Riyad va dans un avenir proche pouvoir maintenir son statut de leader regional et survivre aux bouleversements profonds que devrait connaitre la région, surtout si le parrain américain devait, pour une raison ou une autre, également accentuer son désengagement régional.
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