Pour pousser la Russie à coopérer, les États-Unis pourraient intensifier l'élaboration de nouveaux missiles ou se retirer des accords en vigueur, stipule le rapport du service sur la mise en œuvre du traité FNI par la Russie.
Dans le même temps, les USA pourraient "commencer la fabrication de nouveaux systèmes nucléaires autorisés par ce traité afin de pousser la Russie à respecter le texte et donner aux USA la possibilité de réaliser de futurs programmes si Moscou déployait finalement de nouveaux missiles et que le régime du traité s'effondrait". Selon les auteurs du rapport, l'Amérique pourrait également suspendre ou quitter l'accord pour le contrôle des armes.
L'auteur du rapport Amy Woolf rappelle qu'à l'été 2014 et 2015 le département d'État américain a publié des rapports indiquant que "la Russie enfreignait ses engagements dans le cadre du traité FNI de ne pas posséder, produire ou tester des missiles de croisière terrestres d'une portée comprise entre 500 et 5.500 km, ainsi que des vecteurs de tels missiles".
Sergueï Mikhaïlov, expert du centre d'études euro-atlantiques et de défense de l'Institut russe de recherches stratégiques, estime que pour l'instant le thème du traité FNI est utilisé comme un élément de confrontation politique plutôt qu'un véritable élément de la course aux armements.
La Russie et les USA menacent depuis longtemps de quitter le traité. Le chef d'état-major des forces armées russes Iouri Balouevski avait déclaré en 2007 que la Russie pourrait commencer à revoir l'ensemble du système juridique de dissuasion nucléaire pour répondre au déploiement du bouclier antimissile américain en Europe de l'Est. Le chef de l'administration présidentielle Sergueï Ivanov avait réitéré l'affirmation en 2014.