La crise des migrants qui sévit en Europe pourrait déboucher sur la décomposition de l'Union européenne, a estimé le chancelier autrichien Werner Faymann dans une interview accordée au quotidien Kronen Zeitung.
"Actuellement, il s'agit soit de consolider l'Europe unie, soit d'assister à la lente décomposition de l'UE. La première voie est complexe et peut-être longue, mais la deuxième mène au chaos", a indiqué le chancelier.
La ministre autrichienne de l'Intérieur Johanna Mikl-Leitner a quant à elle déclaré que les forces de l'ordre constataient que les migrants arrivant en Autriche manifestaient un mécontentement croissant.
"Nos agents attirent l'attention sur le comportement des migrants, qui devient de plus en plus émotif. Ils paniquent de plus en plus. On peut s'attendre à des actions violentes, auxquelles la police est prête à réagir", a déclaré la ministre.
De son côté, le président slovène Borut Pahor, dont le pays est particulièrement touché par l’afflux de migrants suite à la fermeture de la frontière hongroise, s'est déclaré très préoccupé par la situation. Selon lui, il faut prendre d'urgence des mesures extraordinaires pour régler la crise, le sommet des chefs d'Etats membres de l'UE à Bruxelles étant une bonne occasion d'en discuter.
La réaction à adopter face à l'immigration massive et illégale divise l'UE. Les dirigeants des pays membres n'arrivent pas à gérer les flux migratoires en provenance des pays déchirés par les conflits armés. Selon certaines sources, plus de 600.000 migrants ont rejoint le territoire européen depuis le début de l'année 2015. Certains pays sont allés jusqu'à réintroduire des contrôles frontaliers afin d'endiguer l'afflux de réfugiés, remettant ainsi en cause les accords Schengen.