Lavrov: tenir compte des intérêts de l'ensemble des Syriens

© Sputnik . Grigory Syssoev / Accéder à la base multimédiaLe chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov - Sputnik Afrique
S'abonner
La Russie insiste sur la prise en considération des intérêts de toute la Syrie, et pas seulement du président Bachar el-Assad ou de l'opposition, selon le ministre russe des Affaires étrangères.

La Russie veut que les intérêts de toute la Syrie, et pas seulement de son président Bachar el-Assad ou uniquement de l'opposition, soient pris en compte, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov dans une interview à la télévision nationale. 

"Il ne s'agit pas pour la Russie de prendre en considération les intérêts de seulement Bachar el-Assad ou uniquement de l'opposition. Nous voulons tenir compte de la Syrie tout entière. Et il importe pour la Syrie que la guerre finisse le plus vite possible et que les terroristes n'aient pas d’opportunité de s'emparer du pouvoir à Damas ou ailleurs dans le pays", a résumé le ministre. 

Et d'ajouter qu'un engagement plus prononcé de l'Europe sur la crise syrienne était indispensable. 

Federica Mogherini - Sputnik Afrique
L’UE veut engager tous les "acteurs de poids" dans le règlement syrien

"L'Union européenne commence à le comprendre (…) suite sans doute à la vague de migrants (…) L'Europe commence à reconnaître les causes profondes tant de la crise migratoire que du chaos qui s'est instauré au Proche-Orient", a estimé M.Lavrov. 

Il a relevé que les Européens n'hésitaient plus à se souvenir de l'Irak et de l'échec de sa "démocratisation". 

"Ils se rappellent aussi un exemple plus récent, celui de la Libye (…) On se souvient également de la manière dont on a traité l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, en se berçant de l'illusion qu'avec le renversement d'un dictateur, la démocratie pousse toute seule", a poursuivi le ministre, en espérant que la plupart des politiques sérieux en ont tiré des enseignements même dans le contexte d'une rhétorique "anti-Assad" continue. 

M.Lavrov a souligné que le principal était de réunir tous les Syriens autour de la table des négociations. 

Sergueï Lavrov et John Kerry - Sputnik Afrique
Syrie: premier bilan des pourparlers quadripartites de Vienne

"Les acteurs extérieurs ne décideront de rien à la place des Syriens qui doivent élaborer eux-mêmes leur programme de vie dans leur propre pays où les intérêts de chacun des groupes confessionnels, ethniques ou politiques soient garantis. Il est évident qu'il faut se préparer à des élections, tant aux législatives qu'à la présidentielle", a dit le ministre. 

Selon ce dernier, les succès remportés par l'armée syrienne, soutenue par l'aviation russe, dans la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) ont motivé Damas à promouvoir le processus politique, et lors de sa récente visite à Moscou, le président syrien Bachar el-Assad a jugé nécessaire de compléter la phase militaire de la lutte contre le terrorisme par la consolidation des forces saines de la société et le lancement du processus politique.

Evoquant la rencontre quadripartite de Vienne sur la crise syrienne qui a associé vendredi les chefs de diplomatie russe, américain, turc et saoudien, le ministre russe a estimé nécessaire la participation à ce groupe de soutien au règlement du conflit en Syrie de l'Iran, de l'Egypte, du Qatar, des Emirats arabes unis et de la Jordanie. 

Par ailleurs, Sergueï Lavrov a déploré le refus des Etats-Unis de coordonner leur campagne antiterroriste avec la Russie. 

"Quant à nous, nous sommes prêts à une telle coordination", a-t-il souligné.  

Et de faire remarquer que la Russie était prête à coopérer avec l'opposition patriotique en Syrie et à soutenir, depuis les airs, l'Armée syrienne libre (ASL), mais la partie américaine lui refusait toujours l'information sur les endroits où se trouvaient les terroristes et où se trouvaient les "opposants syriens patriotiques". 

"Nous n'avons jamais rompu le contact ni avec le gouvernement syrien, ni avec l'opposition. Nous sommes sans doute le seul pays qui a entretenu et entretient toujours des rapports avec toutes les forces politiques syriennes", a conclu le ministre.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала