Depuis quelques temps, la Corée du sud est souvent critiquée par les Etats-Unis en raison de son attitude indécise envers la situation en mer de Chine méridionale où Pékin s'efforce d'affirmer sa souveraineté sur les Îles Spratleys.
Ces velléités de la Chine suscitent l'inquiétude des Etats-Unis. Washington fait tout son possible pour empêcher une modification de l'équilibre stratégique dans cette région importante. Région par laquelle transitent des livraisons de matières premières destinées à la Chine et à d'autres pays d'Asie de l'est.
"Cependant, Séoul est mû par des intérêts non seulement économiques, mais aussi stratégiques. Ces intérêts concernent l'avenir de la péninsule coréenne", estime Gueorgui Toloraïa, directeur des programmes relatifs à la Corée à l'Académie russes des sciences.
"La Corée du sud a du mal à jouer sur les contradictions sino-américaines, même si elle s'efforce de trouver un juste équilibre. Ainsi, en adhérant à la Banque asiatique d'investissements pour les infrastructures, Séoul voulait complaire à Pékin, mais il a fini par mécontenter Washington. En acceptant d'accueillir un système de défense antimissile sur son territoire, la Corée du sud cherche à complaire aux Américains, mais cette démarche irrite les Chinois. A l'heure actuelle, les Etats-Unis suivent avec inquiétude le rapprochement entre Séoul et Pékin. Rapprochement qui s'est traduit par la visite de la présidente Park Geun-hye à Pékin à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale", a indiqué M. Toloraïa.
"Il existe des têtes brulées qui appellent à adresser un ultimatum à Séoul: soit il soutiendra les Etats-Unis, soit les troupes américaines quitteront la péninsule coréenne. Certes, Washington ne les retirera jamais, car leur présence sert en premier lieu ses propres intérêts dans la région", affirme M. Manoukov.
Selon lui, les Etats-Unis sont vivement préoccupés par le renforcement de la Chine en Asie-Pacifique, mais tout comme dans le cas de la Crimée, ils n'ont pas de leviers suffisamment puissants pour influer sur la situation.
"La position très prudente de Séoul en est la preuve", a conclu l'analyste.