La coalition internationale conduite par les Etats-Unis a officiellement largué 50 tonnes de munitions à des rebelles "modérés" le 11 octobre dans le nord de la Syrie. Pourtant, une semaine plus tard, on ignore toujours à qui ces munitions étaient destinées, a fait remarquer le holding médiatique américain McClatchy.
Selon McClatchy, "des chefs des deux principaux groupes armés arabes ont annoncé qu'ils n'avaient obtenu aucune aide sous forme d'armes, et ont exprimé leurs doutes concernant le fait que d'autres groupes arabes aient pu en obtenir une".
Auparavant, le Pentagone avait annoncé que les munitions étaient destinées aux groupes d'opposition syrienne luttant contre l'EI.
"Les munitions larguées depuis des avions cargo C-17 ont été reçues par des groupes arabes, dont les chefs ont été soigneusement vérifiés. Ces groupes font partie de la +Coalition arabe syrienne+ qui mène des combats dans le nord-est de la Syrie où se trouve un bastion de l'EI", avait annoncé à RIA Novosti un représentant du service de presse du Pentagone sans mentionner les peshmergas (combattants kurdes).
Dans une interview à la chaîne de télé NTV, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a néanmoins exprimé la certitude que les munitions américaines en Syrie étaient utilisées à d'autres fins que celles déclarées par les autorités US.
"Honnêtement — nous n'avons pas de doutes sur le fait qu'une partie importante de ces munitions tombent entre les mains des terroristes", a-t-il souligné.
Depuis août 2014, une coalition internationale conduite par les Etats-Unis intervient militairement contre ce groupe.
Le 30 septembre l'Armée de l'air russe a entamé une opération militaire contre l'EI en Syrie sur décision du président russe Vladimir Poutine et à la demande du président syrien Bachar el-Assad. Les frappes aériennes russes ciblent les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d'armes, de munitions et de combustible appartenant à l'EI.