La chancelière allemande se heurte depuis récemment à de multiples défis, ce qui a des conséquences inévitables sur son prestige, observent les analystes du Wall Street Journal et du Huffinghton Post.
"Mme Merkel, aussi connue comme Mère Teresa ou Sainte Jeanne, patronne des réfugiés, dans les médias allemands tels que Der Spiegel et FAZ, s'y connaît pas mal en superbe. Par exemple, les conflits moyen-orientaux sont devenus une partie intégrante de la vie quotidienne en Europe, alors que Mme Merkel se comporte comme si cela n'avait pas d'incidence sur sa politique", estime l'observateur du Wall Street Journal John Vinocur.
D'après lui, ces dernières années, l'Allemagne a été la principale puissance européenne, et Mme Merkel, au volant de la politique allemande, a eu toute possibilité de stopper la désagrégation de la Syrie et de juguler la crise migratoire, mais n'est parvenue à aucun de ces buts, ni à conforter son pouvoir dans son propre pays.
Cette année, l'Allemagne projette d'accueillir environ un million de réfugiés syriens et irakiens, a précisé l'expert, citant la réponse de la chancelière à la question de savoir comment elle s'était décidée à héberger ce nombre gigantesque de migrants sur le sol allemand.
"Le Seigneur nous l'a mis dans l'assiette", a dit Mme Merkel, en faisant référence à l'archevêque de Munich Reinhard Marx.
Les électeurs allemands ne semblent pourtant pas partager le point de vue de la dirigeante. Ils préfèrent la stabilité et la sécurité, et doutent fortement que le pays digère bien l'afflux massif de migrants du Moyen-Orient. Cette incrédulité risque de miner considérablement l'autorité de la chancelière, estime le journaliste du Wall Street Journal.
De surcroît, les réfugiés sont en passe de renverser le gouvernement allemand, ajoute Alex Gorlach, le politologue du Huffinghton Post.
La décision d'accueillir des réfugiés sur son territoire se retourne contre sa propre initiatrice. La scène politique allemande est devenue un champ de bataille pour Mme Merkel, en porte-à-faux aujourd'hui à l'égard de ses électeurs et de ses partenaires au sein du parti. La situation politique en Allemagne est pour le moins tendue, et les partis de droite de manquent pas d'en profiter. Dans ce contexte, tout est possible et la chancelière pourrait même perdre son trône, résume M. Gorlach.