Pourquoi a-t-on des hallucinations?

CC0 / Benjamin Balázs / Fantôme de Balatonszemes
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Les hallucinations sont dues à l'intensification des fonctions normales du cerveau, notamment celles servant à évaluer les évènements en fonction d'hypothèses et d'informations déjà reçues, ont conclu les chercheurs britanniques à l'issue d'expérimentations.

Le cerveau humain a une capacité unique à compléter une image visuelle si les informations accessibles sont fragmentaires ou ambiguës. Ainsi, en entrant dans une chambre mal éclairée, on devine vite que la tache sombre sur le divan est, par exemple, le chat.

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Lors de ce processus de reconnaissance, le rôle des signaux visuels est réduit au minimum, à la différence de celui des informations préalables. Or, l'effet latéral de la capacité du cerveau à faire des pronostics consiste à voir des choses qui n'existent pas dans la réalité, ou à avoir des hallucinations.

Ce type de perception déformée est une capacité intrinsèque non seulement des aliénés, mais aussi des gens mentalement sains, précisent les chercheurs des Universités de Cambridge et de Cardiff.

Pour établir un lien entre les images visuelles déformées et les maladies mentales, les chercheurs ont mené une série d'expérimentations impliquant 18 patients, des psychiatres et 16 personnes mentalement saines.

On a montré à ces groupes d'expérimentation des images en blanc et noir représentant des objets inconcevables, en leur demandant d'essayer d'y déchiffrer des silhouettes humaines.

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On leur a ensuite présenté des images en couleur, basées sur les précédentes. Selon l'hypothèse des chercheurs, les intervenants portés à la psychose et aux hallucinations devaient mieux réussir cet exercice.

Au cours de ces expérimentations, l'hypothèse initiale a été validée. Le premier groupe contenant les patients et des psychiatres se sont mieux servis des informations contenues dans les images en couleur et ont vite réussi à retrouver des silhouettes humaines dans les images en noir et blanc. Les intervenants mentalement sains ont pour leur part eu du mal à le faire.

Ainsi, les hallucinations doivent être considérées comme un "rééquilibrage des fonctions normales du cerveau", estime un des chercheurs, Naresh Subramaniam.

Mais ce qui est le plus important, selon lui, c'est que ces symptômes ne témoignent pas d'un cerveau "abîmé", mais de la tentative de ce dernier d'analyser des signaux ambigus provenant de sources extérieures.

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