Les alliés clés des Etats-Unis commencent à s'adresser à Moscou et non pas à Washington compte tenu des derniers évènements internationaux, estime Dan De Luce, correspondant du magazine Foreign Policy.
La visite du ministre saoudien, estime Dan De Luce, fait penser que ce pays, qui a armé les rebelles syriens, pourrait accepter un marché en vertu duquel le président Assad resterait au pouvoir plus longtemps si les deux parties conjuguent leurs efforts dans la lutte contre l'Etat islamique. Or, des observateurs se demandent si cette visite avait reçu l'aval de Washington ou si c'était une décision des autorités saoudiennes.
Alors que les Etats-Unis soutiennent des alliances durables au Proche-Orient et exercent une grande influence militaire et économique, certains de leurs partenaires cherchent à se procurer des garanties, étant donné les événements qui ont lieu actuellement en Syrie, et expriment des doutes quant aux positions américaines tout en étudiant les initiatives russes.
L'Egypte, un autre allié clé de Washington dans la région, essaie lui aussi d'améliorer ses relations avec la Russie. Le président Fattah al-Sissi a visité Moscou quatre fois depuis le coup d'Etat survenu dans le pays en 2013 et a reçu Poutine au Caire en février 2015. Il n'a visité les Etats-Unis que deux fois.
La Maison blanche espère, selon De Luce, que la Russie trébuchera en Syrie. Mais Vali Nasr, ancien fonctionnaire de haut rang au Département d'Etat américain, fait ressortir que si Moscou arrive à utiliser ses succès pour régler la crise syrienne, il l'utilisera pour augmenter son influence au Proche-Orient, en Asie et en Ukraine.
« De nombreux autres pays dans d'autres régions peuvent arriver à la conclusion que ce n'est pas l'Amérique qui est la nation indispensable », a encore dit Vali Nasr.