Le site Intercept a publié jeudi une série de documents portant sur l'usage des drones chargés d'abattre des cibles dans les pays de l'Afrique et du Proche-Orient. Selon Intercept, toutes ces données ont été présentées par une personne éprise de vérité désirant garder son anonymat.
Selon les révélations concernant l'activité de la CIA et du Joint Special Operations Command (JSOC, commandement chargé de diriger et de coordonner les unités des forces spéciales des différentes branches de l'armée américaine, ndlr), près de 90% des victimes des drones US au cours de cinq mois n'étaient pas les cibles visées. Le site a également éclairci la façon dont le gouvernement américain choisit ses cibles, décidant ainsi qui allait mourir ou rester en vie.
Il est à noter que quand des représentants de l'administration de Barack Obama évoquaient l'usage des drones, ils ont confirmé à plusieurs reprises que les attaques ne seraient effectuées qu'en cas d'une menace directe et que contre des cibles précisément définies.
Or, selon les documents rendus publics par Intercept, neuf personnes sur dix tuées par des drones en Afghanistan n'étaient pas des cibles définies.
Un autre exemple: en 2011 et 2012, l'armée US a effectué plus de 54 attaques de drones au Yémen en causant la mort de 293 personnes, dont 55 civils.
Ainsi, le site indique que le Commandement des États-Unis pour l'Afrique (AFRICOM, ndlr) a installé des bases secrètes en Somalie.
Le Pentagone a également des postes à Djibouti, en Ethiopie, au Kenya, au Tchad, aux Seychelles, au Burkina Faso, au Cameroun, en République centrafricaine, au Gabon, au Ghana, au Mali, au Soudan du Sud, en Ouganda et au Sénégal.
Il semblerait qu'en déployant des drones et en installant un réseau de petits postes militaires dans différents pays, Washington soit en train de renforcer sa présence et de prendre le contrôle des régions entières.