D'après le quotidien allemand Spiegel, le BND a espionné en France et aux Etats-Unis des ambassades et des organisations européennes ainsi que "d'autres cibles", qui ne correspondaient pas au champ d'affectation des services allemands de renseignement.
Citant des sources gouvernementales, le journal Mitteldeutsche Zeitung ajoute que le BND s'occupait en premier lieu de collecter des informations concernant les "points chauds", y compris en Afghanistan. En été 2013, Ronald Pofalla, qui occupait à l'époque le poste du directeur de la chancellerie fédérale, a toutefois mis fin à cette pratique.
Selon le journal, l'information en question a été dévoilée mercredi lors d'une séance du Bundestag avec la participation de l'organe de contrôle parlementaire (PKGr) et le comité chargé de l'enquête sur l'Agence nationale de la sécurité des Etats-Unis (NSA) en présence du président du BND Gerhard Schindler.
D'après le Mitteldeutsche Zeitung, "il est évident que le bureau de la chancelière était au courant, mais il a préféré le passer sous silence".
Ce n'est pas le premier scandale du genre impliquant l'Allemagne. Les services allemands de renseignement, déjà mis en cause par le passé pour avoir espionné des entreprises européennes, ont également surveillé de "hauts fonctionnaires" français et de la Commission européenne pour le compte de la NSA américaine.
"Le BND [les services de renseignement allemands] a aidé la NSA à faire de l'espionnage politique", écrivait en avril 2015 le quotidien de Munich, précisant que des écoutes de "hauts fonctionnaires du ministère des affaires étrangères français, de l'Elysée et de la Commission européenne" ont été réalisées à la station d'écoutes bavaroise de Bad Aibling.